Le fonds européen des technologies de l’éducation, Educapital, a annoncé un premier closing « d’Educapital 2 », à 100 millions d’euros. Ce deuxième fonds vise à financer les entreprises innovantes en matière d’enseignement et d’éducation tout au long de la vie et à contribuer à répondre aux défis du monde des EdTech.

Lorsque Marie-Christine Levet et Litzie Maarek ont lancé leur premier fonds Educapital en 2017, il y avait encore très peu de projets en lien avec le numérique éducatif en Europe. Le mot « EdTech » lui-même était peu connu des investisseurs. « Nous avions un devoir d’éducation auprès de nos investisseurs, qui confondaient souvent EdTech et éducation nationale », se rappelle Litzie Maarek. Misant sur ce secteur comme avenir de l’éducation et du travail, les co-fondatrices ont pu, pendant 4 ans, faire la preuve de la stratégie de leur concept, établissant ainsi une marque et un réseau. « Nous avons investi dans plusieurs sociétés innovantes comme PowerZ, un jeu vidéo éducatif pour les 8-12 ans, Lunii, une boîte à histoires, Lapster, une solution de laboratoires virtuels, le LMS collaboratif 360Learning ou encore O’Clock, une école virtuelle pour les développeurs », précise-t-elle.

Participations minoritaires

Peu avant la crise du Covid-19, le marché était parvenu à une forme de maturité nourrie d’une effervescence de projets. « C’était le bon timing pour lancer le fonds puisque nous étions bien positionnés en Europe. Pour le premier comme pour le deuxième fonds que nous lançons, notre métier est de prendre des participations dans des sociétés EdTech en France et en Europe, avec suffisamment de capital pour avoir un impact sur la gouvernance et la stratégie, mais tout en restant minoritaires afin de laisser les manettes de la commande aux équipes fondatrices », ajoute-t-elle. Educapital finance ainsi des sociétés le plus souvent jeunes et qui ont constitué une équipe et un produit, prouvé la pertinence de leur concept et montré que leur produit répond à une demande de marché.

Apprendre pendant la vie active

Réunissant des investisseurs comme Bpifrance, l’État, Hachette Livre ou encore Bayard, le 2e fonds d’Educapital capitalisera en particulier sur l’éducation tout au long de la vie. « L’idée du diplôme à vie est obsolète. L’enjeu aujourd’hui est d’apprendre aussi bien à l’école que pendant la vie active », estime Litzie Maarek. Plus important que le premier, Educapital 2 sera dédié à un accompagnement de longue durée et un actionnariat plus structurant. « Nous avons déjà réalisé deux investissements : dans la plateforme Chance, qui se destine aux personnes isolées et offre des outils d’évaluation des compétences et de coaching, et au sein de FourthRev, société anglaise qui digitalise les parcours des plus grandes universités et qui forme aux métiers en tension comme la cyber-sécurité ou la programmation. C’est important car l’objectif est de démocratiser l’accès à des diplômes habituellement chers et réservés à l’élite », ajoute-t-elle.

Lutter contre le décrochage scolaire

L’objectif de ce 2e fond d’investissement est aussi d’accompagner les plateformes qui mettent à l’échelle l’apprentissage tout en connectant les étudiants et les professeurs entre eux, celles qui déploient des dispositifs immersifs et d’adaptive learning en vue de lutter contre le décrochage scolaire ou encore celles qui promeuvent l’employabilité et aident les entreprises à faire face à de nouveaux paradigmes : recrutements plus efficaces, changements d’organisation…