Lancée début juin, la solution Globe Speaker entend rendre accessible l’enseignement des langues européennes et orientales. Son ambition ? S’appuyer sur une méthode différente de celle des plateformes classiques, en prenant en considération les particularités des langues extra-européennes. Les explications de Vigdis MorisseHerrera, CEO.

Comment avez-vous créé Globe Speaker ?

J’ai d’abord lancé, il y a 7 ans, « Les Petits Mandarins », une solution d’apprentissage en ligne du chinois, dans l’objectif de rendre accessible cette langue que j’enseignais auparavant au sein de l’éducation nationale. Au fur et à mesure que l’usage de la solution progressait, j’ai constaté une forte demande d’offres similaires d’enseignement pour d’autres langues. J’y ai vu une occasion de concevoir des outils d’apprentissage de langues orientales. Celles-ci font partie du paysage linguistique mondial, en particulier pour ce qui concerne le russe, le chinois, le japonais et l’arabe. Or, il existe un manque de solutions professionnalisantes qui correspondent aux besoins institutionnels. C’est de ce besoin qu’est né Globe Speaker, une solution d’apprentissage certifiée Qualiopi qui enseigne, au travers d’un LMS construit en interne, 8 langues européennes et orientales.

Que propose votre plateforme ?

Notre solution a pour but de compléter l’enseignement académique des langues. Elle se différencie des LMS classiques, qui sont souvent pensés sur le modèle de l’apprentissage de l’anglais et qui, par conséquent, ne prennent pas en compte les caractéristiques particulières (alphabet, accords en genre et en nombre, etc.) des langues orientales. Nous avons fait le choix, pour chacun de nos parcours pédagogiques, de faire une analyse rigoureuse de lastructure de la langue et de co-concevoir avec des professeurs spécialistes des exercices adaptés à ses spécificités. Ainsi, pour toutes les langues, l’enrobage, le site Internet, l’aspect ludique et les niveaux de progression sont les mêmes. En revanche, l’agencement des cours et les choix pédagogiques sont différents. Par exemple, les LMS classiques utilisent généralement la méthode directe basée sur l’usage de vidéos, d’images… Cela ne fonctionne pas pour une langue comme le chinois ou l’arabe, qui n’intègrent pas de mots transparents (par exemple, les mots « âge » en français et « age » en anglais sont des mots transparents). Enfin, notre méthodologie s’appuie sur un serious game qui se fonde sur l’apprentissage par les essais et les erreurs : l’apprenant construit mentalement une « hypothèse » avant de la tester dans le jeu, qui lui donne alors un retour positif ou négatif.

Quels sont vos projets ?

Les formations que nous proposons sont éligibles au CPF et se destinent aux entreprises, aux écoles, aux universités, aux organismes de formation et aux particuliers. À la rentrée, la solution sera notamment vendue à l’université de Cergy, à l’Institut Paul Bocuse et au Réseau GES. Nous travaillons actuellement à la création de parcours d’apprentissage du coréen, du turc, du thaïlandais, et du portugais. Nous souhaitons également, pour les langues existantes, concevoir de nouveaux contenus. Enfin, notre ambition est de devenir le partenaire e-learning incontournable des institutions pour l’apprentissage des langues étrangères.