Basée en Australie et intégrant plus d’un millier d’acteurs de l’éducation dans le monde, EDUtech défend l’égalité d’accès aux nouvelles technologies éducatives. Les 5 et 6 octobre à Amsterdam, elle organise un premier événement destiné aux acteurs européens de l’enseignement. Les explications de Parveen Sekhon, porte-parole.

Pouvez-vous présenter le groupe EDUtech ?

EDUtech est un large réseau de personnes œuvrant dans le domaine de l’éducation. Notre communauté est née il y a 10 ans en Australie, puis a commencé à s’étendre en Asie quelques années plus tard. En pleine pandémie de Covid-19, en 2019, nous nous sommes regroupés à Singapour pour organiser des conférences virtuelles sur thème de la digitalisation de l’éducation. Cette initiative s’est révélée fructueuse parce qu’elle a permis à des milliers d’acteurs de l’éducation d’Asie du Sud d’apprendre, à distance, des nouvelles pratiques qui ont été présentées et discutées. Ce retentissement a agrandi notre communauté, qui compte aujourd’hui 100 000 éducateurs des 4 coins du monde : directeurs d’universités et d’établissements scolaires, enseignants, hauts responsables IT…  Concrètement, 60 % de nos membres se trouvent en Asie, mais nous en comptons également au Moyen-Orient et en Australie. Notre ambition est maintenant d’inclure dans notre communauté des acteurs européens afin que nos partages d’expériences s’internationalisent.

Vous organisez, pour la première fois, un événement dédié aux acteurs européens de l’éducation à Amsterdam. Comment se déroulera-t-il ?

C’est un événement du même format que les précédents que nous avons organisés cette année dans certains pays comme la Malaisie, l’Indonésie ou encore l’Australie. À Amsterdam, 250 personnalités seront parties prenantes des débats. Lors de la conférence inaugurale, 130 leaders de l’éducation parmi des chefs d’établissements ou des hauts responsables universitaires impliqués dans la définition de nouvelles stratégies éducatives livreront leurs points de vue à propos des meilleures manières de faire avancer les écoles vers de nouvelles pédagogies. D’autre part, des enseignants partageront, avec leurs pairs, des nouvelles pratiques expérimentées en classe à l’occasion de courtes présentations. Enfin, des EdTech présenteront leurs solutions en réalisant des démonstrations. Parmi elles, 30 seront françaises : EvidenceB, Exatech, KDetude, MaVoie ou encore Startlab. Au total, nous attendons 500 personnes pour assister aux conférences.

Quelles thématiques seront au centre des débats ?

Durant les précédentes éditions, l’avenir de l’enseignement et l’hybridation des apprentissages ont été discutés par les professionnels de l’éducation. Le retour des écoliers et des étudiants dans les salles de classe ouvre maintenant la voie à l’apprentissage hybride puisque l’usage du numérique continuera de se répandre. À Amsterdam, nous continuerons ainsi d’explorer ces nouveaux horizons, de discuter des meilleurs usages – raisonnés, ciblés – des technologies en classe. En partant du constat que les usages se sont accélérés mais que les pédagogies n’ont pas encore réussi à prendre le même élan, notre objectif est d’amener les acteurs à réfléchir sur les manières dont les technologies peuvent servir les apprentissages et sur les meilleures solutions à mobiliser selon les scénarios d’enseignement. Le nouveau rôle des enseignants, qui doivent maintenant être au fait des nouvelles réalités de l’éducation, fera également l’objet d’échanges.

À quelles problématiques la sphère éducative est-elle confrontée dans le monde ?

L’éducation hybride nécessite des matériels accessibles à tous, donc une distribution équitable des ressources. Les gouvernements ont ainsi un rôle important à jouer dans la promotion d’un numérique responsable qui puisse être un catalyseur de changement en éducation. C’est un sujet crucial car nous estimons que le digital ne doit pas rester entre les mains des acteurs privés et des écoles internationales, comme c’est le cas dans des pays comme l’Indonésie ou les Philippines. Les établissements publics doivent, eux aussi, pouvoir transformer leurs pratiques dans le but de combler le fossé, qui s’est creusé pendant la pandémie, entre les élèves issus de milieux aisés et ceux touchés par la fracture socio-éducative.