L’intelligence artificielle est de plus en plus explorée en formation, notamment via des outils qui favorisent l’engagement des apprenants. À l’occasion d’une keynote sur l’IA, 360Learning revient sur les résultats concrets de cette technologie, au-delà de la bulle médiatique.

Le marché de la formation est saturé de promesses. Mais qu’est-ce qui, aujourd’hui, fonctionne concrètement pour les équipes formation ? « Selon le MIT et McKinsey, 80 à 95 % des projets IA n’ont pas de R.O.I., souvent parce qu’on traite l’IA comme une fin en soi (dans de grands plans de communication par exemple) plutôt que comme un moyen. À l’inverse, les rares projets efficaces proviennent du terrain, c’est-à-dire d’experts métiers qui utilisent l’IA dans leurs propres outils et pour leurs propres besoins », a rappelé Benjamin Marchal, CEO de 360Learning, à l’occasion d’un webinaire.

Le L&D comme diffuseur des bonnes pratiques

Dans ce cadre, le rôle du département Learning & Development, c’est justement d’identifier ces experts, de diffuser leurs pratiques, et d’organiser un apprentissage réellement collaboratif. « Les experts métiers produisent, les managers relaient, les apprenants donnent du feedback. Le L&D Manager devient, quant à lui, un chef d’orchestre et un partenaire stratégique », souligne-t-il. Pour accompagner ces usages concrets, les plateformes de formation doivent aujourd’hui co-construire leurs fonctionnalités IA avec les utilisateurs. C’est dans cette logique que l’IA s’inscrit comme un accélérateur. Les modèles génératifs aident déjà à créer une part significative des contenus, à répondre aux questions ouvertes… « Ce n’est pas encore une révolution totale, mais les gains sont concrets et mesurables », ajoute-t-il.

L’IA : pas encore d’automatisation totale

Sur la plateforme 360Learning, ce sont ainsi 20 % des cours qui sont créés et 97 % des formations qui sont traduites dans d’autres langues par l’IA. « L’impact de l’IA est donc réel, mais on est loin de l’automatisation totale », assure Benjamin Marchal. Selon les projections de l’EdTech, 63 % des tâches opérationnelles du L&D pourront néanmoins être automatisées d’ici 2026. L’enjeu pour les responsables de formation est donc de savoir comment allouer le temps libéré. « Les équipes formation pourront par exemple se rapprocher davantage du terrain, voire évoluer vers des rôles de « Business Enablement » (soutien à la performance commerciale) déjà visibles aux États-Unis. »

2026 : l’ère de l’IA « agentique » ?

2026 marquera-t-elle un tournant dans l’intégration de l’IA au sein des plateformes de formation ? La réponse est oui, selon l’EdTech. Contrairement aux outils traditionnels, cette nouvelle génération d’IA, dite « agentique », ne se limitera plus à assister les utilisateurs : « Elle agira en autonomie et pourra interagir avec d’autres agents ou outils tiers via des interfaces sécurisées (comme le serveur NCP de 360Learning). Pour les équipes L&D, cela signifie une automatisation poussée des processus administratifs (reporting, gestion des catalogues, suggestions d’améliorations) et une transformation du LMS en un véritable centre opérationnel piloté par l’IA », souligne Sarah Celnik, VP of Product.

Une évolution qui promet de briser les silos entre les outils RH et d’intégrer pleinement la formation à l’écosystème technologique de l’entreprise. « Cette transformation exige néanmoins un cadre solide. Pour rassurer et accompagner les entreprises, il faut miser sur la conformité au RGPD et à l’AI Act. Car l’IA n’a d’impact que lorsqu’elle sert d’abord les usages réels et la performance opérationnelle », souligne de son côté Adrien Gros, product manager.