Développant une lampe qui émet des flashs lumineux imperceptibles à l’œil nu, Lili For Life facilite la lecture pour les personnes dyslexiques via des réglages de vitesse et de balance. Basée à Rouen et bénéficiant d’aides financières de la région Normandie, la société compte démarrer des tests cliniques avec l’Inserm. Les explications de Bertrand Descours, directeur général.

Comment l’edtech Lili For Life est-elle née ?

Tout est parti d’une découverte scientifique réalisée en 2017. Elle est issue des travaux de deux scientifiques de Rennes, qui ont découvert une cause nouvelle de la dyslexie : celle-ci provient d’une zone des yeux qui, chez une personne qui n’est pas atteinte de dyslexie, n’a pas la même forme d’un œil à l’autre. Chez les personnes dyslexiques, cette zone a la même forme dans les deux yeux, ce qui engendre une lecture du message concomitante de la part des deux yeux, donc un empilement de caractères, un dédoublement de la vision et des « images-miroirs ». Ces scientifiques ont découvert qu’une lumière pulsée, c’est-à-dire stroboscopique, pourrait corriger ce défaut de lecture. C’est en partant de ces résultats que le fondateur de la société a décidé, en 2020, de développer et de commercialiser une technologie émettant des flashs lumineux, imperceptibles à l’œil nu, qui rendent la perception de l’écrit plus précise pour nombre de personnes dyslexiques.

Comment votre outil fonctionne-t-il ?

Sortie fin 2021, la lampe Lili est basée sur une technologie permettant d’émettre des flashs lumineux qui rendent la lecture plus facile pour la plupart des personnes dyslexiques, y compris lorsqu’il s’agit de lecture sur écran. La lampe est portative, pliable et rechargeable, ce qui permet aux élèves de l’utiliser à l’école ou à domicile. L’utilisateur (ou l’un de ses parents s’il s’agit d’un élève mineur) peut paramétrer le faisceau lumineux de la lampe à l’aide d’un smartphone, via l’application mobile dédiée Liliforlife (disponible sur iOS et Android). Concrètement, il peut régler la fréquence de scintillement, la balance (le temps d’extinction de l’éclairage LED) et la position d’éclairage continue, qui permet à la lampe de se mettre à éclairer sans effet stroboscopique afin de vérifier que c’est bien cet effet qui produit la facilitation de la lecture.

Quels sont vos projets ?

Nous avons été exposant au salon Educ@tech à Paris. Cette expérience nous a permis de nous mettre en lien avec des académies, des rectorats, des inspecteurs de l’Éducation nationale, des chefs d’établissement et des professeurs. Lors de ce salon, nous avons témoigné d’une collaboration que nous avons menée avec l’académie de Nancy-Metz, qui a commandé des lampes pour différents niveaux scolaires, au lycée et au collège. À l’heure actuelle, 5 établissements sont en train de tester l’outil et nous avons fourni une dizaine d’établissements depuis la rentrée. Par ailleurs, nous serons exposants au salon CES de Las Vegas, en janvier 2023, en vue de démarrer l’internationalisation de nos ventes, ainsi qu’au Dyslexia Show, qui se tiendra au mois de mars à Birmingham (Angleterre).