Du 15 au 17 novembre à Paris, le salon Educatech Expo sera, comme les années précédentes, le lieu de plusieurs échanges sur la gouvernance du numérique éducatif et ses enjeux. La thématique principale de cette année ? L’intelligence artificielle, qui soulève plusieurs questionnements chez les enseignants. Les éclairages de Ghislaine de Chambine, directrice du salon.
Qu’attendez-vous de l’édition 2023 d’Educatech Expo ?
En 2023, Educatech Expo s’affirme encore un peu plus comme le salon des professionnels de l’éducation. Notre ligne éditoriale nous conduit à nous inscrire au cœur des préoccupations des enseignants, des collectivités et des acteurs de l’éducation populaire. Ainsi, l’édition 2023, pour laquelle nous attendons plus de 12 000 visiteurs, se veut profonde puisque ces derniers trouveront de quoi satisfaire leur curiosité dans les quelques 60 conférences et débats que nous proposons ou qui sont portés par nos partenaires. À ce sujet, je veux citer le cycle de deux conférences consacré à l’intelligence artificielle que nous proposons avec l’INRIA et EDUCPRO les 15 et 16 novembre après-midi. Ces conférences seront l’occasion de mieux comprendre les enjeux de l’IA générative pour l’éducation et de s’inspirer des meilleures pratiques en la matière.
Pourquoi l’intelligence artificielle est-elle au cœur des thématiques abordées cette année ?
En tant que telle, l’IA n’est pas une nouveauté : inventée au milieu des années 1950, elle a traditionnellement concentré les fantasmes et les désillusions de celles et ceux qui pensaient la voir rapidement égaler voire supplanter l’intelligence humaine. Il n’empêche que 2023 est sans doute l’année de l’IA. Avec des outils comme ChatGPT, Dall-E, Bard ou encore Midjourney, la disponibilité soudaine des IA génératives pour le grand public signifie d’ores et déjà une transformation importante des pratiques professionnelles et éducatives. Mais nous avons également choisi ce thème parce qu’il concerne particulièrement les professionnels de l’enseignement supérieur. En effet, il n’est pas possible de penser aujourd’hui l’enseignement universitaire sans prendre en compte les opportunités et les défis posés par l’IA. Mais nous invitons également nos exposants et intervenants à explorer d’autres défis éducatifs que nous avons identifiés, avec notre comité éditorial, comme porteurs d’attentes.
Quels sont-ils ?
Il s’agit d’abord du défi écologique, qui suppose de faire le lien entre la crise écologique majeure que traverse notre société et le développement du numérique en éducation. On parlera ainsi de sobriété numérique, de choix des outils et des usages, mais aussi du contenu des enseignements et des choix d’équipement. Le défi de l’inclusion est également important. Nous porterons une attention particulière aux inégalités sociales et économiques reconnues comme des facteurs d’accélération de l’exclusion numérique, ainsi qu’à l’accueil des élèves en situation de handicap ou à besoins spécifiques. Sur ces deux sujets, les acteurs de la filière ont de très belles propositions. Enfin, le défi de l’égalité femmes-hommes est un enjeu auquel nous tenons particulièrement. Comment accepter en effet qu’en 2023, alors que l’informatique lui-même n’a pu exister que par le concours des femmes, les hommes continuent à représenter la majorité des emplois du numérique ? L’une de nos conférences sera justement consacrée à la question de l’accompagnement des filles en matière d’orientation vers les métiers du numérique ainsi qu’à la lutte contre les stéréotypes de genre dans les programmes éducatifs.
Que proposeront les stands du salon ?
Notre Carrefour de l’innovation pédagogique fera la part belle à la mobilisation des meilleures pratiques d’enseignants et d’acteurs éducatifs. Le stand de la Banque des territoires sera, quant à lui, tourné vers les enjeux et pratiques des collectivités territoriales. J’invite par exemple les visiteurs à venir découvrir l’initiative danoise « Fri For Mobberi » dont on a beaucoup parlé ces derniers temps et qui sera présentée en avant première par la Ligue de l’enseignement. Cette initiative vise à lutter contre le harcèlement scolaire en développant l’empathie des élèves. Par ailleurs, les quelque 280 stands proposés par les EdTech sauront convaincre les visiteurs de sauter le pas et de développer l’innovation technologique et éducative dans leurs établissements. Enfin, le village start-up que nous construisons avec l’association EdTech France sera l’occasion de découvrir les jeunes pousses les plus prometteuses.