Créée en 2019, Mathlive est une solution qui propose un exerciseur et des activités collaboratives de mathématiques pour les collégiens et les lycéens. Elle est déployée dans 450 établissements d’enseignement en France. Son objectif est d’aider les enseignants à avoir une vue d’ensemble sur les progrès de leurs élèves. Les explications de Jérémie Touzé, co-fondateur.

Comment avez-vous créé Mathlive ?

En tant qu’ingénieur en biochimie de formation et programmeur, j’ai développé un outil destiné à la recherche scientifique et au partage de protocoles et de résultats. Lorsque Robin Granda, enseignant de mathématiques qui est devenu mon associé, en a pris connaissance, il a souhaité le décliner en solution d’apprentissage des mathématiques. En avril 2019, nous avons réalisé un premier essai en classe puis nous avons créé la société « Heureux Hasard », qui développe aujourd’hui Mathlive. Par la suite, nous avons été incubés à la Belle de Mai (Marseille) de 2020 à fin 2021 afin de construire la solution. C’est en 2022 que le projet a commencé à prendre de l’ampleur, notamment grâce à nos partenariats avec les éditeurs de manuels scolaires Hatier et Magnard.

Que propose votre solution ?

Mathlive est une application web dédiée à l’apprentissage des mathématiques en classe ou sous forme de devoirs à faire en dehors de la classe. Elle met notamment à disposition un exerciseur qui permet de créer facilement des exercices, de les corriger de façon intelligente et d’avoir des statistiques sur les difficultés des élèves. Concrètement, nos algorithmes produisent une infinité de questions sur des notions de cours, avec un niveau de difficulté et une formulation contrôlés. De son côté, l’enseignant dispose d’une interface qui contient une barre de recherche et les chapitres de cours, à l’intérieur desquels il peut retrouver les générateurs de questions. Toutes les questions sont accompagnées d’indices, de rappels de cours et de corrections détaillées que le professeur peut choisir de cacher. Une fois qu’il a finalisé l’activité pédagogique, le professeur l’envoie à ses élèves soit via l’ENT, soit via d’autres modalités de connexion comme le QR Code. Enfin, l’enseignant obtient une vue d’ensemble sur les réponses de ses élèves pour envisager, par la suite, des activités de remédiation personnalisées.

Quels sont vos projets ?

Avant de créer nos générateurs de questions, nous avons épluché les programmes scolaires et interviewé un grand nombre d’enseignants. La prochaine fonctionnalité, qui sera lancée dans quelques semaines, est un système de « compte classe ». Grâce à ce dernier, l’enseignant va pouvoir donner des devoirs de façon plus simplifiée et avec des deadlines. Il pourra également obtenir les statistiques étalées dans le temps de chaque élève, en vue de proposer des devoirs personnalisés. Par ailleurs, à la prochaine rentrée scolaire, la solution sera commercialisée en Belgique et en Suisse. Par extension, nous visons également le Canada francophone. Enfin, en 2026, nous souhaitons décliner Mathlive en anglais et l’exporter dans des pays anglophones.