Afin de répondre aux attentes de la communauté éducative, le Réseau Canopé a annoncé une série de réorientations au niveau de ses pratiques de formation des enseignants. Parmi ses objectifs stratégiques : la formation tout au long de la vie et le déploiement de nouvelles modalités de formation.
Selon un sondage réalisé en janvier 2021 par le Réseau Canopé et l’institut BVA sur la formation des enseignants, l’écrasante majorité (95 %) du grand public considèrent qu’il est « important » que les enseignants soient formés tout au long de la vie. Les Français expriment également des attentes concernant l’enseignement du numérique à l’école (plus de 80 % des répondants le jugent « important »). Problème : l’usage du numérique dans les pratiques pédagogiques, l’enseignement des compétences liées au numérique ainsi que la facilité d’utilisation des équipements numériques ne sont pas assez satisfaisants pour plus de la moitié des répondants. Dans ce contexte, l’établissement public d’édition de ressources pédagogiques a annoncé de nouveaux projets visant à mieux accompagner le corps enseignant. « Afin d’épouser les changements de l’école, nous devenons, auprès des académies, un opérateur de formation tout au long de la vie des enseignants. L’objectif de notre réseau sera de questionner la place du numérique à l’école et la manière dont celle-ci doit s’inscrire dans la société numérique », explique Marie-Caroline Missir, directrice générale du Réseau Canopé.
Formats courts et sujets transversaux
Une autre étude BVA/Réseau Canopé a montré que les enseignants étaient de plus en plus nombreux à vouloir acquérir de nouvelles compétences, adopter des pratiques adaptées aux spécificités de leur classe et bénéficier de retours d’expérience de leurs pairs. Réseau Canopé entend ainsi offrir plus de modularité et renforcer son attractivité en ligne. Lors du confinement de mars 2020, l’opérateur avait déjà développé une nouvelle offre, Canotech, une plateforme où des ressources dédiées à la continuité pédagogique étaient mises à disposition. « Très vite, nous avons fait basculer toute notre offre de formations en ligne sur la base de nouvelles modalités : des formats courts où il est possible de dialoguer entre pairs, formateurs et médiateurs et des sujets plus transversaux », explique-t-elle. Le réseau entend poursuivre cette logique en développant une nouvelle version de Canotech, qui sera disponible en mars. Celle-ci se focalisera sur quatre thématiques : les métiers de l’humain (gestion du stress des enseignants), la remédiation pédagogique à destination des élèves en difficulté, l’hybridation des enseignements et les pratiques non liées au numérique (comme la classe inversée).
Une formation « plurielle et hybride »
Canotech complètera ainsi les outils existants de formation, comme la plateforme « M@gistère » de l’Éducation nationale déployée dans les académies. « En lien avec les rectorats, notre réseau souhaite créer un continuum entre des entrées simplifiées en formation (webinaires…) et des parcours plus longs co-construits avec les académies. Notre conviction est que la formation aujourd’hui doit être plurielle et hybride : en présentiel, dans nos ateliers déployés dans les départements, en distanciel… », précise la directrice. Réseau Canopé éditera aussi une nouvelle collection d’ouvrages « avec un angle plus pratique » ainsi qu’une série de podcasts, « extra-classe », dans le but « d’inscrire la formation des enseignants dans leur vie quotidienne ». Grâce à ses ateliers départementaux, le réseau entend enfin profiter de son vaste maillage territorial en métropole et en Outre-mer pour contribuer au déploiement de politiques publiques éducatives, notamment dans les territoires numériques éducatifs où l’Etat souhaite renforcer les offres de formation et d’équipements numériques. « Avec un consortium intégrant notamment le CNED et l’ONISEP, nous assurerons le développement d’une nouvelle plateforme de formation, e-inspé, qui aura pour objectif d’accompagner les parcours professionnels des enseignants », ajoute-elle. Autre mission qui lui a été confiée : le déploiement et la formation des enseignants à l’usage du robot de télé-présence TED-i, un dispositif permettant aux enfants malades d’être en immersion (audio et vidéo) dans leur classe.