La méthode traditionnelle du papier et du stylo pour évaluer les élèves a-t-elle fait son temps ? Il existe en tout cas aujourd’hui des manières plus créatives de recueillir et de noter les devoirs des élèves. Le format vidéo, adapté à la jeune génération, en est une. Voici quelques cas d’usage.

Interviewer des experts en vidéo

Se faire évaluer, de façon synchrone en vidéo est une pratique qui se réduit à de simples conversations avec le professeur. Elle n’invite pas les élèves à se montrer plus créatifs qu’à l’écrit. En revanche, rendre des devoirs en vidéo via la modalité asynchrone incite les élèves à faire preuve d’originalité et à creuser davantage des thématiques vues en classe. « S’il s’agit d’une discipline touchant au champ de la communication par exemple, l’enseignant peut proposer à son étudiant d’interviewer une « personne ressource », en l’occurrence un professionnel de son réseau pour appuyer ses propos et montrer sa maîtrise des connaissances théoriques qu’il a acquises en cours. Il peut également échanger avec des pairs qui ont, sur ce même sujet, une perspective différente. C’est une manière de montrer qu’il s’enrichit des points de vue des autres », indique Jeanne Aimerie, Head of Marketing au sein de l’EdTech UbiCast, qui a développé un plug-in dédié sur la plateforme Moodle.

Expliquer son raisonnement scientifique

Autre cas d’usage : utiliser la vidéo pour réaliser des démonstrations scientifiques au travers d’expériences filmées. En mathématiques par exemple, l’enseignant peut suggérer aux étudiants de peut mettre en scène la résolution d’une équation complexe pour mieux illustrer leur schéma de pensée, les étapes de leur raisonnement… « C’est quelque chose qui échappe à l’évaluation écrite. Et le fait qu’ils retracent leur chemin de pensée peut être utile à l’enseignant », souligne Jeanne Aimerie. Pour les étudiants, ce format demande tout de même une bonne préparation en amont. « C’est notamment le cas pour planifier les différentes étapes de la démonstration et pour s’assurer que tous les éléments nécessaires sont disponibles le jour de l’enregistrement. »

Du « storytelling » pour les matières littéraires

Pour les matières touchant aux langues, aux arts ou aux lettres, les formats « storytellés » que permet la vidéo peuvent être très pertinents. Les enseignants peuvent proposer à leurs étudiants de réaliser des documentaires, des courts-métrages, des bulletins d’informations sur des sujets aussi variés que l’histoire de l’art, la géographie ou la sociologie. « Réaliser des interviews avec des personnes originaires d’autres pays peut être un excellent moyen d’évaluation en langues étrangères », illustre-t-elle. Mais là encore, les étudiants doivent s’y préparer. « Il s’agit d’un format qui requiert un long travail préparatoire, de réalisation et de post-production pour atteindre une qualité de rendu optimale », conclut-elle. L’exercice, quoiqu’attractif, montre donc quelques limites.