Créée en juin 2024, Loumo est une agence de correction d’examens qui utilise l’intelligence artificielle. Avec 20 écoles clientes issus du supérieur, la start-up prévoit de lever 800 000 euros d’ici à la fin de l’année pour se déployer sous la forme d’un logiciel Saas. Les explications de Louis Desry, co-fondateur.

Pourquoi avez-vous créé Loumo ?

Je suis passionné d’EdTech depuis mes 19 ans. J’ai d’abord lancé, pendant mes études, un premier outil d’aide à la réussite en comptabilité. En tant qu’étudiant à l’EDHEC, j’ai par la suite perçu dans l’essor de l’intelligence artificielle une révolution majeure pour l’éducation. En parallèle, j’ai interrogé les enseignants et intervenants, notamment à l’EDHEC, afin d’identifier leurs besoins, et j’ai découvert que la correction des examens constituait leur principale difficulté. C’est dans ce cadre que j’ai imaginé une solution de correction automatisée, d’abord développée manuellement pour prouver son efficacité puis testée dès juin 2024 dans plusieurs écoles, dont l’école de commerce Pigier. En septembre 2024, mes associés et moi avons réussi à lever 300 000 euros auprès d’Hodéfi, de la BPI et de la French Tech. Ce tour de table nous a permis de professionnaliser l’outil.

Comment fonctionne votre outil ?

Loumo fonctionne actuellement comme une agence de correction spécialisée dans l’enseignement supérieur. Les écoles clientes nous confient tout type d’examens, manuscrits ou tapuscrits, allant des examens finaux aux rapports de stage et mémoires. Elles nous communiquent ensuite leurs critères de correction : barème, corrigé et attendus pédagogiques. À partir de ces informations, Loumo crée un « persona » de correction, c’est-à-dire une représentation de la manière dont l’école évalue ses étudiants selon ses spécificités propres, notamment en matière de « sévérité ». Ce persona est entraîné soit avec des copies déjà corrigées, soit avec des copies étalon validées par l’école. Ensuite, l’IA de Loumo effectue la correction, en générant des notes et des feedbacks personnalisés et détaillés pour chaque étudiant. Le rôle de l’humain reste central : nos responsables de correction, issus du milieu académique, vérifient les copies, paramètrent l’IA et garantissent la cohérence de la correction. L’école reçoit ensuite les copies corrigées directement dans son LMS, et peut ensuite les distribuer aux étudiants.

Quels sont vos projets ?

Avec son système de fonctionnement, la solution peut gérer de gros volumes de copies tout en assurant une correction fiable. De leur côté, les étudiants peuvent opposer une contestation et obtenir une explication détaillée de la note qui a été attribuée à leur travail. Par ailleurs, Loumo compte actuellement une vingtaine d’établissements clients. Notre objectif pour 2026 est de déployer la solution sous la forme d’un logiciel Saas permettant aux écoles de gérer elles-mêmes la correction avec l’IA en toute autonomie. Enfin, nous souhaitons réaliser, d’ici à la fin de l’année, une levée de fonds de 800 000 euros pour développer des fonctionnalités innovantes et viser davantage d’établissements de l’enseignement supérieur.