Quel élève de terminale ne rêve pas de devenir expert en art oratoire en vue de passer son Grand oral ? Consciente que l’éloquence est devenue un enjeu essentiel, la société Polymnia a décidé d’investir le champ de la rhétorique des élèves. Les explications de Nathan Bonnet, président.
Comment est né votre projet ?
Le projet a été lancé il y a trois ans par des étudiants en droit, champions de France de débat 2018. Passionnés d’éloquence et de rhétorique, nous avons créé l’association Polymnia afin de démocratiser la maîtrise de l’art oratoire. Jusqu’au confinement de 2020, nous accompagnions les lycéens à la prise de parole en organisant des événements ludiques dans des mairies ou des musées. Il s’agissait de mettre en scène des débats argumentés autour de sujets de société. Petit à petit, des professeurs ont commencé à nous contacter afin que nous fassions des interventions en classe en vue de la préparation des élèves au Grand oral de terminale. Comme nous ne pouvions pas accompagner toutes les classes, nous envoyions également aux établissements des polycopiés contenant des éléments de connaissances sur la forme et la structure d’un bon discours, la récitation… Le confinement nous a incités à développer une application, Grand O’, visant à valoriser la rhétorique.
Que propose votre application ?
En plus d’avoir fait appel à des développeurs pour concevoir l’application, le rectorat de Limoges nous a donné la possibilité de bénéficier de l’accompagnement d’inspecteurs pédagogiques. L’application a pour but d’aider les élèves à travailler en autonomie. Elle englobe un test de personnalité, des textes de toutes les matières du Grand oral du bac ainsi que des textes explicatifs autour de la structuration d’un bon discours argumenté. Elle donne également des conseils pour construire des phrases punch-line, moderniser la prise de parole… Mais comme il y manquait la pédagogie et l’autorité du professeur, nous avons décidé de créer un deuxième logiciel informatique sur ordinateur, grENT’O. Ce programme outille le professeur dans la continuité pédagogique en lui donnant des moyens d’identifier les erreurs de ses élèves, sur le fond et la forme du discours. Il contient également des powerpoints participatifs, des exercices pour entraîner les élèves, des cours présentiels… Nous avons développé le logiciel de telle sorte qu’il puisse être connecté aux smartphones des élèves. Ce qui permet aux lycéens et à leurs professeurs de s’échanger des vidéos annotées sur des critères comme l’argumentation, la clarté du propos, l’esprit critique…
Quels sont vos projets ?
Nous couvrons actuellement tous les programmes du baccalauréat. Mon prochain combat consiste à venir en aide aux élèves du collège pour les aider à développer leur éloquence. Par ailleurs, notre application gratuite séduit des utilisateurs du Maghreb. Nous envisageons donc de cibler cette population en élargissant notre offre de services. Enfin, notre grande victoire est que nous sommes en train d’entrer dans le GAR (Gestionnaire d’accès aux ressources) de l’Éducation nationale, ce qui fera de Polymnia un éditeur de ressources accessibles aux proviseurs.