Lancée en mars 2025, Edumapper, dont l’ambition est de bâtir la meilleure solution d’orientation, accueille dans ses rangs de nouveaux experts issus des EdTech, de l’orientation et des mathématiques. Après une levée de fonds de 5 millions d’euros réalisée en mars, la solution entend devenir le « Citymapper de l’orientation », explique Valentine Mandon, co-fondatrice.
Quelle est la mission d’Edumapper ?
La mission d’Edumapper est d’offrir gratuitement à tous les étudiants une plateforme complète, allant du post-bac au Master, qui recense toutes les formations publiques et privées en France et à l’international. Elle a été co-fondée par quatre associés, dont trois ont travaillé au sein de la plateforme Meilleurs Agents. De mon côté, je viens du monde associatif. J’ai par exemple accompagné des centaines de lycéens issus de zones d’éducation prioritaire ou rurales, avec du coaching individuel humain, pour se préparer à intégrer les grandes écoles. Aujourd’hui, Edumapper me permet de faire la même chose, mais à l’échelle, en accompagnant des milliers de jeunes chaque jour.
Votre équipe accueille désormais 3 nouveaux experts…
En effet, Mathieu Nebra, co-fondateur d’OpenClassrooms, a rejoint notre comité stratégique puisque pour lui, accompagner l’orientation des jeunes est la continuité naturelle de son engagement pour démocratiser l’accès à la formation. Il apporte également sa connaissance de l’écosystème éducatif français et international et son regard sur la diversité des parcours possibles. Claire Challier nous rejoint aussi en tant qu’experte en orientation. Pendant plus de vingt ans, elle a accompagné des profils très variés dans les zones rurales, les ZEP mais aussi dans des lycées parisiens prestigieux. Nous nous inspirons aujourd’hui de la méthodologie centrée sur l’humain qu’elle a développée pour aider les jeunes à mieux se connaître. Enfin, Julien Randon-Furling, professeur en sciences mathématiques au Centre Borelli de l’ENS Paris-Saclay, devient notre directeur scientifique. Il est spécialisé dans la modélisation des systèmes complexes et leurs applications aux sciences humaines et sociales. Grâce à ces expertises croisées, nous avons l’ambition de faire d’Edumapper le « Citymapper de l’orientation ».
Comment mettez-vous la technologie au service de l’orientation ?
La plateforme exploite plusieurs sources de données (Parcoursup, ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur…), notamment les données publiques des admis des années précédentes. L’objectif est de rendre les informations complexes plus digestes pour les lycéens, qui sont de plus en plus exigeants en matière de lisibilité des contenus qu’ils consultent en ligne. C’est pour cette raison que nous avons développé un calculateur de chances d’accès à une formation. Celui-ci agrège des données (issues du lycée d’origine de l’utilisateur, de ses notes, des statistiques des admis, etc.) pour produire un chiffre clair qui lui parle.
L’IA vous permet-elle d’assurer un meilleur accompagnement ?
Depuis mars 2025, Edumapper intègre effectivement l’intelligence artificielle. Grâce à l’IA, nous avons pu mettre au point un test de personnalité, « Socrate », qui aide les lycéens à mieux se connaître et à prendre confiance en eux. Nous explorons progressivement d’autres usages avec prudence, en testant avant de mettre en production et en veillant à respecter le cadre du RGPD. Pour l’heure, la traction est forte : la plateforme compte 2000 à 3000 nouveaux inscrits chaque jour, même hors période Parcoursup. Les lycéens apprécient la possibilité d’estimer leurs chances d’admission, de mieux se connaître et d’explorer les débouchés professionnels grâce à l’analyse de millions de profils LinkedIn.
Quels défis rencontrez-vous pour assurer cette mission ?
Plutôt que d’ajouter trop vite de nouvelles fonctionnalités, nous préférons parfois limiter le service rendu aux étudiants pour mieux poursuivre nos travaux de recherche et développement. La construction du catalogue de formations prendra du temps, car la priorité est de garantir la fiabilité des informations, d’autant que certaines données sont plus difficiles à agréger que d’autres. Un autre enjeu clé consiste à intégrer des retours d’expériences de lycéens et d’étudiants sur la plateforme. Ici, le format des témoignages (vidéo, écrit ou mise en relation directe) n’est pas encore arrêté. De façon générale, dès qu’un volume important de données entre en jeu, un nouveau challenge émerge, qu’il s’agisse du catalogue, du retour des étudiants ou, demain, de celui des professionnels.
