Première IA étudiante en France, Milo a fait sa rentrée cette année à l’ECE. Expérimentée en cours de mathématiques, cette IA sert à la fois de camarade pour les élèves et de guide pour les professeurs qui souhaitent personnaliser leurs cours.

Un petit robot aux cheveux verts fait sa rentrée en première année du cycle préparatoire intégré du campus parisien de l’ECE ! Développée en deux mois par les étudiants et les enseignants de l’école, cette IA étudiante porte une ambition de taille : aider les équipes à repenser la manière dont l’école forme ses ingénieurs à l’ère de l’intelligence artificielle. « Avec l’essor de l’IA générative, nous nous sommes demandé comment il fallait transformer nos pratiques pédagogiques pour préparer des ingénieurs capables d’utiliser l’IA dans leur futur métier. Plutôt que de mettre en place un projet de recherche théorique, nous avons préféré adopter une approche pragmatique : créer un objet technique au cœur de l’école, la salle de classe », explique François Stephan, directeur général de l’ECE.

Un robot doublé d’un chatbot

Milo est donc un outil expérimental destiné à être un camarade pour les autres étudiants inscrits en première année du programme post-bac. Pour l’instant, l’IA ne suit que les cours de mathématiques. « C’est une matière difficile et marquée par une forte hétérogénéité de niveaux entre les étudiants. Programmée pour être très forte en mathématiques, elle aide à la fois les étudiants à progresser et les enseignants à mieux cerner les besoins de leurs élèves ». Concrètement, le robot, physiquement présent en classe, transforme l’audio en connaissances : il enregistre les données du cours, tout en ayant accès aux ressources pédagogiques déposées par les enseignants dans le LMS de l’école. Sa version déclinée en application accessible sur les smartphones des étudiants permet, quant à elle, de répondre aux questions des élèves à la manière d’un chatbot. « À l’issue du cours, les étudiants qui ont été absents peuvent en prendre connaissance et poser des questions. L’IA leur indique aussi tout ce qui a été dit en classe, comme la date et l’objet des prochains devoirs sur table. Les professeurs, quant à eux, recueillent les points de difficulté sur lesquels les élèves ont buté. Globalement, ils s’en servent pour faire évoluer leur pédagogie, tout en déléguant à l’IA les explications simples », ajoute-t-il.

Milo bientôt déployé dans d’autres matières

L’ECE enseigne plusieurs matières comme la cybersécurité, la physique, la data science ou encore l’anglais. Pour l’heure, l’école d’ingénieurs teste les usages avant de les généraliser. Mais l’objectif du projet est, à terme, de déployer d’autres robots dans l’ensemble de ses classes et campus à Lyon et Bordeaux. Avant cela, l’école d’ingénieurs créera 18 robots pour l’ensemble des groupes d’élèves inscrits en première année à Paris. « Par ailleurs, puisque l’ECE fait partie du groupe Omnes Education, un réseau d’une quinzaine d’écoles, nous envisageons un déploiement dans tous les établissements du groupe », souligne François Stephan. Enfin, Milo est construite comme un projet pédagogique global : elle est aussi pensée pour faire travailler les étudiants sur l’IA. « En travaillant sur Milo dans le cadre de projets, les étudiants renforcent leurs connaissances dans des domaines clés comme le machine learning et contribuent à améliorer l’IA elle-même. C’est un cercle vertueux où l’outil sert à la fois de compagnon pédagogique et de support de formation technique », conclut-il.