À Toulouse Business School, la VR séduit les enseignants

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Via son « virtual reality lab », TBS Education fait expérimenter à ses étudiants et ses enseignants les usages possibles de la réalité virtuelle. Plusieurs objectifs sont poursuivis : développement de soft skills, entraînement à la prise de parole… Mais également une prise de recul critique. Les explications de Guilain Praseuth, responsable projet pédagogie et innovation.

Dans quel contexte avez-vous mis en place votre « virtual reality lab » ?

Nous sommes une petite équipe transverse dont le rôle est d’accompagner les professeurs et les équipes pédagogiques dans l’évolution de leurs pratiques. TBS Education compte 4 campus (Toulouse, Casablanca, Paris, Barcelone), 120 professeurs permanents, 2000 intervenants extérieurs et 6000 étudiants. Il s’agit donc d’un laboratoire d’innovation pédagogique et d’un terrain d’expérimentation stimulant où de nouveaux usages peuvent être testés par différents publics en formation initiale ou continue. Le laboratoire de VR mis en place l’année dernière n’est donc qu’une initiative parmi d’autres que nous menons pour favoriser l’innovation pédagogique. Si nous l’avons mis en place, c’est surtout parce que cette technologie, ainsi que d’autres comme le métavers, fait beaucoup parler d’elle. Nous avons donc estimé qu’en tant qu’institution, il était de notre devoir de nous équiper de postes de simulation en vue de faire découvrir la VR à nos étudiants. Il s’agit de les accompagner à la fois dans l’étude des usages métiers de la VR, afin qu’ils sachent demain s’en servir en tant managers ou responsables marketing, et dans le développement d’une prise de recul critique vis-à-vis de cet outil, par exemple en matière de questionnements éthiques.

Qu’apporte ce laboratoire aux étudiants ?

En mettant en place des laboratoires, notre objectif est de créer de nouveaux services et de libérer les pratiques. Dans le virtual reality lab, il est possible, comme dans une bibliothèque, d’accéder à un catalogue de simulations (pédagogiques, de sensibilisation à la cyber-sécurité, à la RSE…). Nous donnons également la possibilité aux étudiants d’emprunter du matériel, comme des caméras 360 : comme on demande aujourd’hui aux étudiants de réaliser des présentations Powerpoint ou des vidéos, on leur demandera certainement demain de créer des vidéos 360 et la VR est un média possible pour l’expérimenter. Autre objectif : aider les étudiants à s’entraîner, par exemple, à la prise de parole en public, dans le cadre des projets ou des études de cas qu’ils ont à présenter en classe. Les simulateurs permettent ainsi aux étudiants, en complément des enseignements, de s’entraîner avec la possibilité de récolter des feedbacks immédiats et personnalisés.

Comment l’avez-vous équipé ?

Lorsque nous avons mis ce laboratoire sur pied, nous l’avons articulé autour d’un cours de dernière année de Bachelor en management des RH et nouvelles technologies. Nous l’avons donc déployé autour d’un scénario pédagogique spécifique co-construit avec un enseignant-chercheur spécialisé dans les impacts des nouvelles technologies et des EdTech régionales comme WiDiD, qui propose des contenus de simulation de prise de parole en public. À la fin de ce cours, les étudiants devaient être capables, en tant que futurs responsables, d’analyser et de proposer des plans de recrutement et de formation intégrant de nouvelles technologies. Le laboratoire leur a ainsi servi à expérimenter par eux-mêmes les solutions qu’ils pouvaient proposer dans leur plan. Notre collaboration avec WiDiD nous a permis d’être guidés dans le choix des équipements et des contenus. Nous prévoyons maintenant d’acquérir de nouveaux matériels puisque notre objectif est de mettre en place 4 laboratoires équipés de 2 casques chacun, en partenariat avec d’autres sociétés comme Reality Academy ou 5discovery.

Quels futurs usages de la VR imaginez-vous ?

Certains professeurs, surtout ceux qui enseignent des matières comme le marketing, le management des systèmes d’information ou encore les nouvelles technologies, ont mis en place des activités intégrant la VR dans leur cours. Nous enregistrons ainsi de plus en plus de demandes pour recourir à nos matériels. Je pense donc que la VR a du potentiel pour devenir un média d’apprentissage parmi d’autres. Nous y voyons également un moyen possible de dynamisation des liens entre nos différents campus et d’amélioration de l’expérience des étudiants, surtout internationaux. Ce type de dispositifs nous permettra, un jour, de dépasser la visioconférence comme moyen d’échange en faveur d’expériences plus immersives.

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