Le développement des technologies dans l’enseignement a fait émerger de nombreux enjeux dont l’amélioration des expériences d’apprentissage. Dans ce cadre, la technologie Big Data offre de précieuses informations sur l’efficacité des enseignements. Les professeurs peuvent les mobiliser pour lutter contre le décrochage scolaire. Nos conseils pour en faire un usage raisonné.

Comprendre le Big Data

Résultats des apprenants, notations, qualité des participations en ligne… L’éducation génère des volumes massifs de données numériques, dont l’analyse (souvent menée par une intelligence artificielle) permet d’améliorer les approches pédagogiques. C’est là qu’intervient le Big Data, qui consiste à tirer des informations utiles de grandes quantités de données. Combinées aux « capacités accrues de stockage et à des outils d’analyse en temps réel », ces données offrent aujourd’hui des « possibilités inégalées d’exploitation des informations », selon la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Soulevant des questions de souveraineté numérique et de protection des données privées, le Big Data « régulé » peut aussi permettre de soutenir la réussite des étudiants.

Personnaliser les parcours d’apprentissage

Dans l’enseignement, le Big Data correspond à la fois à la compilation de données structurées (prédéfinies et formatées) et non structurées (générées par les activités en ligne : messageries, fichiers multimédia…). Puisqu’elles donnent de précieuses indications sur les activités et la progression des apprenants, leur traitement permet d’enrichir leurs parcours « phygitaux ». « Les learning analytics, que l’on retrouve dans les LMS ou les LXP, permettent de mieux suivre les parcours des étudiants en contexte d’apprentissage et de procéder à une adaptation pertinente des contenus pédagogiques », explique Anthony Hié, directeur de la transformation digitale chez Excelia, dans le cadre d’un webinaire organisé par Blackboard.

Lutter contre le décrochage

Le Big Data formule également des promesses en matière de lutte contre le décrochage scolaire. En faisant émerger des indicateurs comme un taux d’échec plus élevé ou un temps de passation d’un exercice plus long, cette approche permet « d’identifier les points de faiblesse des étudiants, de leur proposer des modules de révision adaptés et ainsi de favoriser leur réussite », indique Anthony Hié. Il contribue ainsi à l’hyperpersonnalisation des modalités d’apprentissage, largement facilitée par l’hybridation des enseignements. Cette stratégie s’inscrit dans l’approche plus globale de l’adaptive learning, qui utilise l’informatique comme support d’enseignement permettant d’affiner les expériences d’apprentissage selon les besoins uniques de chaque apprenant.

Renforcer la stratégie marketing 

Confrontées à des volumes de données de plus en plus importants, les écoles doivent gérer au mieux les relations avec les prospects, les étudiants, les alumni, les prescripteurs, les partenaires… Pour elles, l’exploitation de ces données est donc un moyen de création de valeur permettant d’obtenir des avantages concurrentiels. Grâce à elles, les écoles peuvent par exemple mieux connaître leur cible d’étudiants, donc mieux adapter leurs discours marketing pour les séduire. En d’autres termes, le traitement des données soutient la stratégie marketing des écoles. D’autant qu’« aujourd’hui, elles sont appelées à consolider de plus en plus la gestion de certains éléments de visibilité comme l’événementiel. Les établissements doivent donc s’engager dans le « data driven », c’est-à-dire le pilotage des décisions stratégiques par la donnée », explique Anthony Hié.

S’orienter vers les plateformes « RGPD friendly »

Les technologies étant devenues ultra-sophistiquées, les données ne sont plus confinées dans un endroit déterminé mais dans le cloud composé de nombreux serveurs distants et interconnectés. Un état de fait qui génère des interrogations légitimes. Toutefois, certains services de cloud computing coopèrent avec le gardien des données, la CNIL, qui a approuvé en juin le premier code de conduite européen dédié aux fournisseurs de services d’infrastructure cloud. Il permet notamment de construire un socle commun de bonnes pratiques, de démontrer la conformité au RGPD et d’envoyer un signal positif au monde de l’éducation. « Grâce à cette démarche nos clients dont les plateformes d’enseignement peuvent choisir librement la zone géographique où leurs données sont hébergées », illustre Florent Maillet, responsable éducation pour la France chez Amazon Web Services.