Les EdTech ont besoin de comprendre comment s’inscrire dans la stratégie de l’Éducation nationale pour la mise en œuvre de l’école inclusive. Puisque le rôle de la filière ne fait l’objet d’aucune feuille de route, l’AFINEF publie 10 recommandations pour favoriser les conditions de la mise en place d’« un numérique au service de l’école inclusive ».

On le sait, les outils numériques permettent de soutenir les apprentissages des élèves aux besoins particuliers. La filière EdTech a ainsi toute sa place pour contribuer à « mettre le numérique au service de l’École inclusive », qui figure dans la Stratégie du numérique pour l’éducation 2023-2027, définie par le ministère de l’Éducation. Toutefois, son rôle ne fait l’objet d’aucune feuille de route. Pour répondre à cette problématique, l’AFINEF, qui a publié un document comprenant 10 recommandations pour un numérique au service de l’inclusion scolaire, propose :

  • La création d’une instance de pilotage propre au numérique éducatif réunissant l’interministériel et les collectivités dans l’ambition de rejoindre la trajectoire de l’École inclusive.
  • Une participation au Conseil national de suivi de l’École inclusive.
  • La construction d’une feuille de route partagée sur le numérique éducatif pour l’inclusion (acteurs publics et privés).

Par ailleurs, réussir l’École inclusive suppose la transformation de l’environnement d’apprentissage en fonction des besoins des élèves. L’AFINEF considère que la technologie pourrait accélérer cette transformation. Elle recommande ainsi de mettre en place les conditions de l’innovation par l’investissement. Cela comprend :

  • La mobilisation de l’enveloppe dédiée à l’accessibilité annoncée par Emmanuel Macron en avril 2023 (lors de la Conférence nationale du handicap) pour soutenir la mise en accessibilité des ressources numériques par l’ensemble de l’écosystème (public/privé).
  • La mise en place d’un fonds d’accélération dédié à l’innovation pédagogique pour l’inclusion. Le but est d’accélérer, d’ici à 2027, la production de ressources numériques intégrant des contenus spécialisés.
  • L’intégration du numérique éducatif dans les cahiers des charges des Appels à Manifestation d’Intérêt (AMI) liés au « Plan de création de 50 000 nouvelles solutions » du médicosocial.

D’autre part, l’ampleur de la transformation nécessite de penser un nouveau dispositif de financement qui s’inscrit dans la durée. Ici, l’AFINEF soutient :

  • La création d’un « 1 % inclusif », sur le modèle du « 1 % artistique ». Pensé sur l’ensemble des budgets d’investissement et de fonctionnement ayant un lien avec le numérique (réseaux, infrastructures, équipements, ressources, etc.), il viserait à sécuriser sur la durée et faire changer d’échelle le déploiement de ressources numériques pour l’inclusion (accessibilité du système).
  • La réforme du dispositif de financement des équipements individuels. L’idée est de simplifier, raccourcir les circuits d’attribution et rendre éligibles les licences de ressources numériques en complément du matériel informatique qui, seul, ne suffit pas à adapter la scolarité de l’élève.

Enfin, la prise en compte de la diversité des apprenants et la différenciation engendrent des bouleversements dans les pratiques professionnelles. Pour mener la conduite du changement en accompagnant les professionnels de l’éducation, l’AFINEF demande :

  • Qu’un effort soit entrepris sur le plan de la formation des enseignants et que l’accessibilité pédagogique par le numérique soit inscrite de manière claire dans les maquettes de formation initiale et continue pour les enseignants, les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) et les agents territoriaux.
  • Que les compétences acquises par les enseignants soient pleinement reconnues et valorisées.