Récemment lancée en version bêta, Écrivor est un outil qui facilite le travail de l’écriture en classe et à la maison. Plébiscitée par 1200 enseignants de toutes disciplines en primaire et secondaire, l’EdTech prend part à plusieurs projets d’expérimentations en partenariat avec des Drane et à un projet de recherche avec 11 chercheurs. Les explications de Thomas Ricart, co-fondateur.

Pourquoi avez-vous créé Écrivor ?

J’ai co-créé la solution avec ma compagne, Alix Callies, professeure de français au collège, en vue de faciliter le travail de l’écriture en classe et à la maison. Comme tous les enseignants, elle a constaté qu’il y avait un enjeu important autour de la maîtrise de l’écriture, qui nécessite des interactions fréquentes entre l’élève et le professeur. Notre objectif est justement de permettre aux élèves d’écrire plus souvent et surtout de démultiplier leurs interactions avec leurs propres textes dans une logique de « pratique délibérée », c’est-à-dire en identifiant et en corrigeant régulièrement leurs erreurs grâce à des feedbacks. En lançant Écrivor en janvier 2025, notre objectif était également de réduire le temps qui s’écoule entre l’écriture et la correction. Réalisée par un être humain, celle-ci nécessite naturellement du temps. Mais lorsqu’on confie certaines tâches de correction à une intelligence artificielle, ce temps est réduit, ce qui facilite la progression en écriture et permet à l’élève de développer des automatismes, d’apprendre à se corriger et à se relire.

Que propose votre solution ?

Écrivor, qui est soutenue par le dispositif Édu’Up de l’Éducation nationale, est une EdTech qui travaille en étroite collaboration avec le monde de la recherche, notamment l’Université de Bordeaux et l’Université de Lorraine. Concrètement, il s’agit d’un site internet qui sert d’outil pour les professeurs du primaire et du secondaire. Ces derniers peuvent créer une activité (par exemple une consigne d’écriture) en s’inspirant d’un catalogue existant sur la plateforme, ajouter des ressources (vidéos, images, texte, etc.). Ils peuvent enfin paramétrer les feedbacks que notre IA doit faire à leurs élèves en écrivant des « prompts », instruction pour l’IA (grammaire, orthographe, syntaxe, respect de la consigne). L’objectif, c’est que l’élève apprenne à relire son texte et à se poser des questions à travers les remarques faites par l’IA. De son côté, le professeur intervient sur des éléments plus complexes. L’IA formule également des conseils personnalisés fondés à la fois sur le texte de l’élève et l’instruction du professeur. Une fois l’activité réalisée par l’élève, le professeur obtient une analyse qui contient les erreurs commises et corrigées par l’élève. Cela lui permet de concentrer ses efforts en classe sur des aspects à plus fort enjeu pédagogique.

Quels sont vos projets ?

Écrivor sera disponible gratuitement pendant l’année 2025/2026, puis nous proposerons un abonnement. Par ailleurs, nous sommes en discussion avec des académies pour mettre en place des partenariats d’expérimentation et nous souhaitons candidater à des dispositifs publics comme le P2IA. Puisque la solution est actuellement expérimentée en Belgique, au Québec, en Suisse et au Maroc, nous prévoyons, à terme, de la lancer à l’international. Enfin, nous souhaitons approfondir nos travaux de recherche sur les traces de réflexion laissées par l’élève pour faire en sorte que l’outil propose des feedbacks toujours plus pertinents.