Démocratisée dans les classes du fait de la pandémie, la vidéo pédagogique occupe désormais une place de choix dans les établissements d’enseignement supérieur. Si, jusqu’ici, les enseignants constituaient un frein à son adoption, c’est beaucoup moins le cas cette année, d’après la 3e édition d’une enquête annuelle menée par la société Ubicast.

Le replay vidéo a la cote

L’usage de la vidéo pédagogique le plus fréquent consiste à mettre à la disposition des étudiants un « replay » d’une session magistrale synchrone, que celle-ci soit dispensée de manière présentielle ou distancielle. D’après l’étude, 71 % des établissements interrogés en font en effet cet usage. Viennent ensuite la production de tutoriels (61 %) et de capsules vidéo courtes sur des notions de cours précis (60 %). C’est d’ailleurs ce dernier usage qui progresse le plus fortement par rapport à l’an dernier, confirmant ainsi que les approches pédagogiques s’orientent de plus en plus vers un modèle de classes inversées. À noter que dans 89 % des cas, ce sont les enseignants qui produisent les vidéos pédagogiques. Les ingénieurs pédagogiques (cités à 46 %), les audiovisualistes (45 %) et les services numériques (29 %) participent également à la production de ces contenus.

Zoom est plébiscité pour la classe virtuelle

Lorsqu’ils ont recours à une solution de classe virtuelle, les établissements d’enseignement supérieur plébiscitent Zoom (à 69 %) puis Microsoft Teams (47 %) et enfin Big Blue Button (39 %). La plupart des écoles utilisent même plusieurs solutions. « Cette situation changera-t-elle avec la récente annonce du Ministère dotant France Université Numérique de 4,2 millions d’euros pour proposer une alternative à ces outils ? », s’interroge Ubicast, dans son étude. Aujourd’hui, les solutions hébergées par les établissements telles que Big Blue Button rencontrent des difficultés lorsqu’il s’agit de réunir un nombre important d’utilisateurs de manière simultanée. « Avec la pandémie, on a vécu une bascule quasi-totale des cours présentiels dans des classes virtuelles. Cette année, le nombre de classes virtuelles a diminué. En revanche, le nombre de médias vidéo proposés en asynchrone n’a cessé d’augmenter. J’en déduis donc qu’il ne s’agit pas d’un effet conjoncturel, mais bien d’une tendance de fond à laquelle nous croyons depuis plusieurs années », indique Jean-Marie Cognet, CEO d’Ubicast.

L’outil de captation idéal…

… c’est celui que les enseignants choisissent ! Dans 72 % des cas, ces derniers peuvent utiliser l’outil qu’ils désirent (webcam ou smartphone). D’après l’étude d’Ubicast, le “studio maison”, qui consiste en une installation à demeure que les établissements mettent à disposition des enseignants, est l’option la plus plébiscitée (30 % des réponses). L’avantage de cette option, c’est qu’elle décharge les professeurs des contraintes techniques liées à l’enregistrement, notamment la qualité audio, la lumière, les paramètres vidéos… C’est d’ailleurs le critère de simplicité que les répondants citent lorsqu’ils décrivent l’outil de captation idéal (60 %). Viennent ensuite les critères de qualité audio et vidéo et d’interopérabilité de l’outil.

Méthodologie : Entre janvier et février, UbiCast a récolté les réponses de 87 établissements répondant au critère d’EPSCP (Établissement Public à caractère Scientifique, Culturel et Professionnel). Les personnes interrogées travaillent dans un service pédagogie (33 %), numérique (29 %), informatique (20 %) et audiovisuel (18 %).