L’Université de Reims Champagne-Ardenne dynamise son territoire

Pinterest LinkedIn Tumblr +

Avec son projet DeMETeRE, l’Université de Reims Champagne-Ardenne fédère plusieurs partenaires en vue de se « déporter » hors de ses murs et donner la chance à chacun de se former. L’objectif ? Moderniser les outils pédagogiques au service de la dynamisation du territoire et de la lutte contre la désertification médicale.  

Territoire rural où les centres universitaires sont essentiellement concentrés à Reims et Troyes, la Champagne-Ardenne fait face à plusieurs problématiques. En plus de la désertification médicale, le territoire, où peu de jeunes présentent des niveaux de qualification capables de satisfaire les besoins des entreprises locales qui recrutent, souffre d’un manque d’attractivité. C’est dans ce cadre que le projet DeMETeRE (Déploiement de micro-environnements territoriaux pour la réussite étudiante), porté par l’URCA, a vu le jour pour favoriser la poursuite d’études auprès des jeunes. Son ambition ? Initier une refonte du fonctionnement de l’URCA et repenser l’articulation entre l’enseignement supérieur et la formation professionnelle.

Une université qui se « déporte »

Concrètement, le projet lauréat de l’appel à projets « Démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur » du PIA4 prévoit que l’université se déploie partout où c’est possible via la création de lieux de formation (formels ou éphémères) localisés au plus près des besoins des acteurs. « L’idée est de voir comment on peut, grâce au numérique, atteindre les jeunes qui ne poursuivent pas d’études dans les zones rurales ou qui n’ont pas la possibilité de se déplacer. Nous souhaitons leur donner des moyens de suivre des enseignements dans un esprit de proximité, c’est-à-dire à côté de leur domicile ou de leur lieu d’alternance ou de stage », explique une porte-parole de l’université. Grâce à des partenariats avec des collectivités, les rectorats ou les entreprises, le projet prévoit deux programmes visant à rapprocher l’enseignement supérieur des besoins économiques du territoire.

Transition industrielle et santé

Le premier programme pilote se focalise sur les métiers de la transition industrielle. Afin que les entreprises puissent trouver des talents qualifiés, l’université souhaite accompagner les étudiants en BUT, licence professionnelle et filières d’ingénieurs vers les métiers en tension, en se rapprochant des parties prenantes de la formation initiale ou continue. Il s’agit ainsi de rendre visible l’offre de l’université et de soutenir la compétitivité des filières locales. Faisant l’objet du deuxième programme pilote, les métiers de la santé sont également visés. « Nous prévoyons de développer des tiers-lieux de formation en lien avec les collectivités et les centres hospitaliers. Ces espaces, qui seront organisés en comodalité avec la faculté de médecine de Reims, éviteront aux étudiants de devoir se déplacer et leur permettront de suivre leurs cours dans de meilleures conditions », indique-t-elle. Ces lieux seront équipés de façon à ce que l’étudiant y retrouve les ressources et services universitaires.

4 workpackages

Le projet s’articule autour de différents « workpackages ».

  • Le premier est un ensemble de « micro-environnements territoriaux » qui prévoit la mise en place de tiers-lieux apprenants permettant à des étudiants en formation initiale ou professionnelle d’accéder facilement à des actions de formation universitaire.
  • Un second workpackage prévoit la « virtualisation des postes de travail ». Il s’agit d’un système numérique permettant d’accéder à distance à toutes les ressources de l’université. Il permettra l’utilisation de logiciels spécialisés et des enseignements en classes virtuelles.
  • Le troisième concerne, quant à lui, la simulation et la réalité virtuelle. Ici, il s’agit de dématérialiser certaines activités liées à l’industrie et de déployer des espaces immersifs pérennes sur les campus ou éphémères dans les micro-environnements territoriaux.
  • Enfin, un « portail mobile » donnera la possibilité aux acteurs socio-économiques du territoire de diffuser des offres de stage, d’hébergement…
Bientôt des déploiements plus larges

Si le projet prend fin en 2026, les systèmes flexibles d’apprentissage qu’il met en œuvre ont vocation à être pérennisés au sein des établissements. « S’ils aboutissent à des résultats intéressants, ces démonstrateurs pourront également être déployés dans d’autres domaines de formation et servir d’exemples pour d’autres universités », précise la porte-parole. Pour l’heure, l’université est en passe de conclure des partenariats, notamment avec des entreprises de l’EdTech sur le volet de l’équipement des tiers-lieux de simulateurs. Un travail commun qui vise à insuffler plus de professionnalisation dans les formations en vue d’un déploiement officiel dans un an.

 

Share.