J’ai testé pour vous… le microlearning pour ancrer durablement des compétences

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Fondateur de pauuse, ingénieur pédagogique et formateur, Clément Cahagne a régulièrement recours au microlearning pour dynamiser ses formations asynchrones. Selon lui, il s’agit d’une modalité pédagogique qui a fait ses preuves pour motiver les apprenants, à condition de rester au service d’une véritable intention pédagogique. Explications.

Le microlearning est une modalité pédagogique souvent vantée pour sa capacité à ancrer les connaissances grâce à la répétition et à des mécanismes de rappel. Clément Cahagne, ingénieur pédagogique, en fait un usage régulier. « Cette modalité consiste à diffuser des séquences d’apprentissage courtes, accessibles sur tous les supports (ordinateur, tablette, téléphone…) C’est une forme d’e-learning découpée en petites unités : vidéos, podcasts, quiz, textes, voire exercices pratiques », explique-t-il.

Une modalité qui dynamise les parcours de formation

Pour Clément Cahagne, le microlearning favorise la flexibilité et l’autonomie des apprenants. Il a par exemple pensé un dispositif de formation sur l’intelligence artificielle générative destiné à des formateurs et à des professionnels du marketing. Pendant quatre semaines, les apprenants reçoivent chaque matin une capsule de microlearning d’une dizaine de minutes : vidéos, podcasts, ressources ou mini-exercices. Ils doivent ensuite partager leurs travaux sur une plateforme communautaire. « Chaque semaine, j’anime une classe virtuelle afin que, collectivement, nous approfondissions des points complexes. Par ailleurs, je corrige personnellement les productions des apprenants. Ce rythme soutenu et structuré crée un sentiment de présence continue et entretient la motivation », explique-t-il. Selon lui, les retours des participants sont positifs, y compris chez ceux qui se montraient d’abord sceptiques vis-à-vis des formations à distance.

Une modalité pour des compétences « simples »

Néanmoins, le microlearning montre ses limites pour former à des compétences complexes dont l’acquisition exige davantage d’interactions et de profondeur. « Il est aussi conditionné par un accès fluide aux outils numériques, indispensable pour que ce format fonctionne », ajoute-t-il. Par ailleurs, cette approche n’est réussie que lorsqu’elle est pensée dans le cadre d’un parcours d’apprentissage global. Le microlearning ne doit donc pas être envisagé comme une fin en soi. Il s’agit plutôt d’une modalité prometteuse lorsqu’elle est pensée comme le maillon d’un dispositif de formation vivant. « Sa véritable force apparaît lorsqu’elle est combinée à d’autres modalités pédagogiques, comme les classes virtuelles, le coaching personnalisé ou le suivi individuel », explique-t-il.

Combiner plusieurs modalités

C’est cette combinaison d’approches qui crée une dynamique d’apprentissage plus riche. Dans le cadre de ses propres formations, Clément Cahagne associe le microlearning à des temps synchrones pour encourager le travail collectif et les échanges. D’ailleurs, les usages superficiels du microlearning –lorsque celui-ci est réduit à une simple diffusion de contenus courts sans intention pédagogique claire – provoquent des échecs en formation. « Il faut ainsi soigner la conception de l’ensemble du parcours. Découper un cours en fragments ou envoyer quelques vidéos ne suffit pas à créer une expérience d’apprentissage efficace. Il faut penser l’ensemble du dispositif (avant, pendant et après la formation) et veiller à ce que le microlearning apporte une véritable valeur ajoutée. » Un travail qui nécessite une réflexion et une ingénierie pédagogique permettant d’élaborer une diversité d’activités cohérentes.

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