Pour ChallengeMe, l’apprentissage se co-construit. Pour favoriser l’engagement des étudiants, la start-up a développé une application qui leur permet de s’évaluer entre eux. Plébiscitée par les établissements d’enseignement supérieur comme SKEMA Business School et l’Université de Toulouse, la solution pourrait bientôt débarquer dans les lycées franciliens. Les explications de Ludovic Charbonnel, le co-fondateur.
Comment est née la start-up ChallengeMe ?
ChallengeMe a été créée en 2014, alors que mon associé – Alexandre Gasne – et moi étions dans le monde de l’entreprise. Nous aimions tous les deux lancer des challenges à nos équipes pour qu’elles réinventent leurs pratiques. Dans ce cadre, nous avons créé un premier outil de peer learning, uniquement orienté entreprises. Notre cible était alors les grands groupes, dont Schneider Electric, HP et le groupe SEB, que nous comptons encore parmi nos clients. Puis, il y a deux ans, des écoles comme l’INSEEC et Les Mines se sont montrées intéressées par notre solution d’évaluation par les pairs pour leurs étudiants. Aujourd’hui, nous évoluons donc sur les deux marchés de l’entreprise et de l’enseignement supérieur. La crise du Covid-19 a mis en exergue les besoins des grandes écoles et des universités et nous permet d’avoir un équilibre entre ces deux marchés.
Quelles sont les fonctionnalités phares de votre outil ?
Notre application est dédiée à l’apprentissage et à l’évaluation par les pairs. Elle s’intègre parfaitement dans les outils LMS des écoles, telle une activité. Concrètement, elle fonctionne en trois étapes. D’abord les étudiants ont un travail à réaliser. Ensuite, ils s’évaluent les uns les autres sur les critères décidés par l’enseignant. Enfin, ils disposent d’un feedback sur leur propre travail, éventuellement d’une note, et peuvent accéder aux meilleurs travaux des étudiants. L’évaluation peut être réalisée par les étudiants d’un même groupe, mais aussi par les étudiants de fin de cycle qui peuvent par exemple évaluer des premières années. L’avantage de l’évaluation entre étudiants, c’est qu’ils parlent le même langage et peuvent donc faciliter la compréhension des uns ou des autres. Évaluer le travail d’un pair renforce également son propre apprentissage, sous l’effet des neurones miroirs. Sans compter que cela favorise le fait de donner un feedback, une compétence essentielle en entreprise.
Quels sont vos objectifs pour 2021 ?
Aujourd’hui, ChallengeMe dénombre une cinquantaine de clients parmi les écoles et les entreprises. Nous souhaitons multiplier ce chiffre par dix d’ici la prochaine rentrée scolaire, toujours dans l’objectif d’aider les étudiants à monter en compétences et les professeurs à gagner du temps. Pour y arriver, nous avons identifié deux axes. Le premier, c’est de se tourner vers le marché des lycées. Nous avons récemment remporté un appel à projets lancé par la région Ile-de-France qui s’appelle « Lycée Up » et qui devrait nous permettre de découvrir la perception de l’évaluation par les pairs chez cette jeune population. Ensuite, nous aimerions nous lancer à l’international, d’autant que nous travaillons déjà avec des universités étrangères, au Canada et en Asie. Ce projet demande toutefois plus de moyens. Or, aujourd’hui, nous sommes encore une petite équipe de 10 personnes évoluant dans une start-up avec des financements propres.
