Comment les universités sortent-elles de la crise Covid-19 ? Accélèrent-elles leur hybridation ? La réponse est oui, selon une enquête réalisée par VP-NUM et l’entreprise Simone et les Robots. Plus de la moitié des établissements ont lancé un nouveau projet de transformation pédagogique depuis l’apparition de la crise.
Selon une étude réalisée par VP-Num (Association des vice-présidents en charge du numérique dans l’enseignement supérieur) et l’entreprise Simone et les Robots du 22 novembre au 16 décembre 2021 auprès de 45 universités françaises, ces dernières prennent avec succès le virage de la transformation numérique. Elles sont, par exemple, de plus en plus nombreuses (93 %) à proposer des formations aux usages numériques à leurs étudiants. Elles assurent cette formation via des tutoriels disponibles sur l’ENT (83 %), les modèles en présentiel ou distanciel (43 %), des ateliers de prise en main (25 %) ou encore une hotline dédiée (23 %). La grande majorité des universités ont également mis en place des formations pour les enseignants. L’accompagnement aux usages numériques se concrétise, là aussi, par des tutoriels disponibles en ligne via l’ENT (88 %), par des formations en présentiel (85 %), des formations en ligne (76 %) ou via une hotline (68 %).
Des ordinateurs prêtés pour contrer la précarité
Selon l’étude, les universités ont globalement aidé leurs étudiants à combler la fracture numérique en raison de la forte précarité qu’a dévoilée le premier confinement en 2020. Évalués à 1,5 % d’étudiants sans ordinateur et 2 % en difficulté de connexion en 2020, ce sont, en 2021, respectivement 0,7 % et 0,3 % des étudiants répondants qui se déclarent en situation de précarité. « Attention néanmoins à ne pas en conclure trop vite que la fracture numérique des universités se serait réduite. Cette estimation ne couvre pas, par exemple, les étudiants pris en charge par les prêts de matériel institutionnalisés depuis 2020 », nuance l’enquête.
Moodle reste le LMS de référence
Moodle est le LMS de référence pour les universités françaises, qui l’utilisent toutes. Côté classe virtuelle, après l’exploration de différentes solutions, l’usage se stabilise autour des trois solutions de référence : Zoom (83 % des universités répondantes), Teams (53 %) et Big Blue Button (51 %). Pour ce qui est des évaluations pour le second semestre 2020-2021, la mixité entre distanciel et présentiel a été très forte : 60 % des établissements ont indiqué avoir organisé des examens suivant ces deux modalités, contre 24 % qui ne les ont organisés qu’en présentiel et 14 % qu’à distance. Réalisées en synchrone et asynchrone, les évaluations se sont tenues via des solutions numériques internes comme les LMS et les outils de classe virtuelle. « Ceci confirme une tendance déjà forte en 2020 de ne pas faire appel à un prestataire externe pour les évaluations », souligne l’étude.
La crise, un accélérateur de transformation
La crise du Covid-19 a été perçue par tous les établissements sondés comme un accélérateur de la transformation numérique. Tous déclarent avoir pérennisé « au moins une des solutions déployées dans l’urgence du printemps 2020 ». Parmi ces solutions, l’augmentation du nombre de jours de télétravail autorisés ou encore la création de postes de télétravail équipés de VPN. « Cependant et compte tenu des limites de notre enquête laissant la compréhension du construit « transformation numérique » à l’appréciation du répondant, il est difficile à ce stade de qualifier la profondeur de cette transformation numérique », nuance l’enquête.
