La finance et l’investissement ont souvent été associés à des activités masculines. C’est la raison pour laquelle peu de femmes sont sensibilisées à ces sujets. Voulant bousculer cet ordre établi, la société FEMCA propose, depuis janvier, des parcours de formation en ligne visant à former les femmes à l’investissement personnel. Les explications d’Hélène Gherbi, co-fondatrice.
Comment avez-vous créé FEMCA ?
J’ai travaillé pendant quelques années dans le secteur du marketing au sein de grands groupes. En parallèle, j’ai été active au sein de réseaux de femmes et d’associations féministes promouvant le Women’s empowerment, autrement dit l’autonomisation des femmes. Mais en matière d’investissements et de finance, hormis la négociation salariale, des sujets concernant, par exemple, les marchés financiers ou l’investissement immobilier étaient peu discutés au sein de ces groupes. Contrairement aux États-Unis ou aux pays nordiques, où tout un écosystème réunit les femmes autour de l’appropriation de ces thèmes, peu de plateformes visant à informer les femmes sur ces sujets existaient en France. J’ai ainsi voulu répliquer ces modèles anglo-saxons en France, à mon échelle, en développant une approche « pair à pair » ainsi qu’une communauté de femmes dans le but de réduire l’écart de participation à l’investissement entre les femmes et les hommes.
Comment fonctionne votre plateforme ?
Nos formations démocratisent la thématique globale de l’investissement afin de la rendre plus accessible aux femmes. Contrairement aux formations universitaires en finance, très axées sur les entreprises, notre approche est plutôt basée sur les finances personnelles : gestion des budgets, négociation salariale, investissement à impact destiné à donner du sens au patrimoine… Notre plateforme propose ainsi des parcours thématiques : un parcours « Start » qui s’adresse à toutes les femmes qui désirent débuter dans l’investissement et développer un esprit critique sur ce sujet ; et un parcours pour les femmes qui souhaitent lancer un investissement ou acheter une résidence principale. Il s’agit à chaque fois d’un apprentissage 100 % digital décomposé en briques : la théorie, des contenus vidéo, des sessions collectives en visioconférence… Lorsque les inscrites ont terminé leur formation, elles peuvent intégrer notre communauté d’alumni pour continuer de monter en compétences et prendre part à nos actions de partage d’expériences.
Quels sont vos projets ?
Jusqu’ici, nos webinaires gratuits et nos parcours de formation en ligne ont attiré 1300 femmes. D’ici la fin de l’année, nous souhaitons aller plus loin en élargissant notre équipe afin de gagner en visibilité. Nous prévoyons également d’étendre l’offre du produit en lançant, à l’automne, un nouveau programme de formation sur l’immobilier locatif pour les femmes qui souhaitent diversifier leurs placements. Par ailleurs, nous travaillons sur des partenariats avec l’école d’informatique inclusive Ada Tech School, qui se positionne sur les mêmes valeurs que les nôtres. Enfin, nous prévoyons de nous associer à des plateformes médiatiques féministes pour produire des podcasts de sensibilisation.
