Digital Learning : quelles perspectives pour 2023 ?

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Selon une étude menée à l’automne 2022 par le cabinet Féfaur et présentée dans le cadre du salon eLearning Expo, qui s’est déroulé cette semaine à Paris, les directions formation des entreprises et les fournisseurs ne sont pas toujours d’accord sur les enjeux liés à la formation.

La transformation digitale : un point de divergence

La transformation digitale se trouve en seconde position des enjeux prioritaires pour les directions formation (57,9 %) et, dans une moindre mesure, pour les fournisseurs (49,4 %). Un écart qui vient probablement d’une surestimation, par les fournisseurs, de la maturité digitale de leurs clients. En troisième position, on trouve le développement des talents de l’entreprise (53,7 % pour les directions formation, 44,3 % pour les fournisseurs), suivi de la mise en conformité avec la réglementation de l’entreprise (36,8 % et 41,8 %). « De plus en plus de métiers doivent être habilités et certifiés : par exemple, un gestionnaire de patrimoine dans la banque ou l’assurance ne peut pas vendre de produits financiers sans être passé par un parcours de formation et obtenir une certification. La certification a ainsi pris de l’importance et la réglementation se développe à la fois en France et en Europe », explique Michel Diaz, directeur associé du cabinet d’études et de conseils Féfaur, à l’occasion du salon eLearning Expo.

La transition écologique divise

La première véritable divergence apparaît lorsque la question de la formation des collaborateurs aux enjeux de la transition écologique est soulevée. Ce type de formations peut concerner, par exemple, l’impact écologique des usages du digital dans les entreprises ou encore le pilotage de projets de réduction d’émissions de carboneOr, la transition écologique est placée en 7e position des enjeux à venir par les directions formation (24,2 % considèrent que c’est un vrai sujet), mais seulement en 10e position des types de projets confiés aux fournisseurs par leurs clients. Bien que cet enjeu soit perçu comme majeur par les entreprises, « il est possible que les directions formation ne soient pas encore vraiment passées à l’action, à moins qu’elles s’y soient pleinement investies via leurs propres ressources internes », commente l’enquête.

Une montée en puissance du digital learning

Ces deux dernières années, le digital learning s’est fortement développé au détriment du présentiel pour les directions formation (49,5 %) comme pour les fournisseurs (49,5 %). Résultat : les classes virtuelles sont montées en puissance (49,5 % et 53,2 %) et l’accès à la formation en ligne a été étendu au plus grand nombre d’employés (pour 43 % des directions et 53 % des fournisseurs). En outre, l’expérience d’apprentissage de la formation en ligne a été améliorée pour 38,9 % des directions et 45,6 % des fournisseurs. L’attention aux formations aux soft skills, fortement liée à la question du digital, résulte, quant à elle, de la nécessaire adaptation des compétences comportementales qu’il a fallu opérer dans les nouveaux contextes de travail hybride. Mais les directions formation sont moins nombreuses (34,7 %) à mentionner cette attention que les fournisseurs (41,8 %).

Les innovations les plus prometteuses

Sans surprise et dans un contexte d’hétérogénéité des publics, l’adaptive learning vient en tête (53,2 %) des innovations considérées comme les plus prometteuses par les fournisseurs, mais seulement en deuxième position pour les entreprises (34,7 %). Les directions formation mettent, quant à elles, le collaborative learning au tout premier rang (51,6 % contre 46,8 % pour les fournisseurs). Troisième innovation prometteuse : la « formation frugale » pour 31,6 % des directions formation (mais seulement 22,8 % des fournisseurs). Pour les premières, « faire plus avec moins » résulte d’une pression budgétaire qui ne cesse d’augmenter ainsi que de l’enjeu de la transition environnementale. Les fournisseurs réservent la 3e place à égalité (31,7 %) aux Learning Experience platforms (qui, dans les entreprises, prennent la 4e place avec 25,3 %) et à la réalité virtuelle (22,1 % dans les entreprises).

Quelles priorités pour 2023 ?

37,9 % des directions formation souhaitent « développer le transfert des acquis en situation de travail ». Elles se préoccupent ainsi de l’usage post-formation des savoirs acquis par les apprenants. « C’est une bonne chose car ce transfert conditionne fondamentalement la satisfaction des apprenants et la rentabilité des investissements en formation ainsi que la crédibilité et la place de la fonction formation dans l’entreprise », commente l’étude. Autres priorités pour les directions : l’accroissement du volume des bibliothèques de formations en ligne (34,7 %), la multiplication des contenus métier sur mesure (32,6 %) et la communication avec les apprenants (32,6 %). Enfin, le budget dédié au digital learning connaîtra une augmentation en 2023 (40 % de hausse ou de forte hausse contre 24 % seulement pour le budget global lié à la formation). Preuve qu’une orientation des investissements dans la formation vers le digital learning est bel et bien en cours dans les entreprises.

 

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