Réseau Canopé, l’opérateur public chargé de la formation tout au long de la vie des enseignants, a dévoilé, en mars, les principaux chiffres de son activité en 2022. Ces derniers mettent notamment en évidence une progression de 6 % du nombre de personnes ayant suivi une de ses formations. Bilan et perspectives d’avenir de Marie-Caroline Missir, directrice générale.
Quel est le bilan global de la formation des enseignants en 2022 ?
En 2022, 212 383 personnes ont été formées avec un formateur grâce à Réseau Canopé, que ce soit en présentiel ou à distance. Ce chiffre représente une progression de 6 % par rapport à 2021. Ce qui nous frappe, c’est le retour de la modalité présentielle, qui représente 4 formations sur 10 en 2022, soit une hausse de 15 % sur un an, qui traduit un besoin de proximité évident. À ces formations dispensées en « synchrone », c’est-à-dire avec un formateur, s’ajoutent plus de 440 000 consultations des ressources d’auto-formation. Elles sont très importantes car nous avons à cœur de proposer à nos usagers, membres de la communauté éducative, des solutions pour se former quand ils le souhaitent et au rythme où ils le souhaitent. Nous sommes très attentifs au retour que nous font ces usagers et les chiffres sont très encourageants puisque 96 % des enseignants qui ont suivi nos formations se déclarent satisfaits ou très satisfaits. De plus, 84,7 % estiment que ces formations sont transposables en classe, c’est-à-dire qu’elles répondent concrètement à leurs besoins.
Comment analysez-vous ces chiffres ?
La première lecture que nous en faisons, c’est que les enseignants s’investissent fortement dans leur développement professionnel. Ils ont conscience que l’école change et que les pratiques en classe doivent en conséquence rester actuelles. Réseau Canopé est là précisément pour les aider à rester en prise avec ces évolutions, notamment par les apports de la recherche en pédagogie. Par ailleurs, le recours des usagers à des modalités différentes nous conforte dans notre choix de proposer une grande variété de modalités de formation : en présentiel, à distance avec un formateur ou encore avec des capsules d’auto-formation consultables à distance. C’est le rythme de l’enseignant qui prime et qui doit nous guider dans notre logique de service rendu. Enfin, nous constatons un intérêt très vif pour certains thèmes qui démontre l’attachement des enseignants à des formations concrètes et transposables : enjeux de développement durable, éducation aux médias et à l’information, égalité filles/garçons, bien-être en classe, sensibilisation aux valeurs de la République…
Comment se déroule le déploiement des Territoires numériques éducatifs ?
Réseau Canopé est l’opérateur du marché des TNE, une expérimentation d’envergure qui vise à donner aux enseignants l’accès à des ressources EdTech françaises et à les former à leur utilisation. Il s’agit non seulement de soutenir économiquement la filière EdTech mais surtout de doter les enseignants et les élèves d’outils efficaces pour conforter les apprentissages. Douze départements sont pour l’instant concernés et les ressources sont progressivement rendues disponibles depuis janvier : Lalilo/Plume, PopLab, Preschool/School, CabriSTEAM collège et lycée, Pearltrees, Wooflash et Capeezy. Canopé s’investit massivement dans la formation des enseignants à la prise en main de ces outils pour qu’ils puissent en tirer le meilleur parti. Ils sont déjà 4000 à avoir bénéficié de ces formations.
Ce déploiement va-t-il s’accélérer pour que ces solutions soient davantage accessibles ?
Aujourd’hui, nous dénombrons 1925 licences d’exploitation de ces solutions commandées par les enseignants qui entrent dans le champ de cette expérimentation dans plus de 1200 établissements scolaires, pour plus de 87 000 élèves bénéficiaires. Le taux de satisfaction est supérieur à 92 %. De nombreuses ressources supplémentaires seront d’ailleurs en ligne à partir du mois de mai. La question de la vitesse de déploiement de ces solutions se pose évidemment et je sais que l’ensemble des parties investies dans le projet y est très attentive, en particulier la DNE, le SGPI et la Banque des territoires, qui financent et pilotent le dispositif. L’accélération du dispositif est conditionnée à un certain nombre de facteurs comme l’accès des établissements à un environnement numérique de travail compatible ou la mise en conformité de ces solutions avec le GAR, qui garantit que les ressources utilisées sont conformes au cadre de confiance proposé par la DNE en matière de sécurité ou de protection des données. C’est d’ailleurs le travail en cours pour les solutions Edugo et Tactimalin. L’implication des recteurs et des directeurs académiques du numérique éducatif est également décisive pour faciliter le déploiement de ces solutions. Notre ambition pour les TNE est intacte : je rappelle qu’il s’agit d’un démonstrateur et qu’à ce titre, nous testons des procédures de déploiement pour la première fois. Mais l’engagement de l’ensemble des acteurs de la filière nous permet de surmonter les freins et de donner au dispositif la visibilité qu’il mérite.