Fondée en 2022, Mathena est une web app qui aide les élèves à progresser en mathématiques à leur propre rythme. L’entreprise, qui a été soutenue par le ministère de l’Éducation nationale via son dispositif Édu-up, souhaite présenter son application aux académies dès la fin du mois. Les explications d’Emile Menn, co-fondateur.
Comment avez-vous fondé Mathena ?
Lorsque j’étais professeur des écoles dans le 19e arrondissement de Paris, j’ai souvent été confronté à la difficulté d’enseigner le calcul aux élèves : souvent, apprendre la même chose à toute une classe et en même temps ne fonctionne pas. Les élèves, qui progressent à des rythmes différents, ont besoin d’outils de différenciation pédagogique. En parallèle, les écoles se sont de plus en plus équipées en tablettes. Dans ce contexte, nous avons décidé, avec mon associé Leo Rapaic qui est développeur, d’investir le numérique comme outil de différenciation des parcours pédagogiques. En 2022, nous avons lancé la société et développé une application qui permet d’enseigner aux élèves le calcul et la résolution de problèmes mathématiques en leur permettant de progresser à leur rythme.
Que propose votre solution ?
Mathena s’adresse aux élèves du primaire, du CE1 au CM2. Il s’agit d’une application web accessible depuis n’importe quel navigateur et sans téléchargement. En créant un compte utilisateur, le professeur a accès à un ensemble d’exercices qu’il peut proposer à ses élèves. Il s’agit d’exercices de calcul mental et réfléchi et de résolution de problèmes. Le but des activités est de faire en sorte que le calcul soit appliqué dans des situations concrètes de la vie quotidienne. Les élèves avancent par ceintures de niveaux qui correspondent à des compétences. Ils suivent également un parcours adaptable à leur niveau : s’ils rencontrent des difficultés, l’algorithme leur propose des exercices plus simples. En évaluant la progression de ses élèves en fonction de leurs résultats, le professeur peut ainsi retravailler avec eux, de façon personnalisée, certains éléments de cours. Au total, nous proposons 350 exercices et 800 000 combinaisons d’exercices différentes.
Quels sont vos projets ?
Nous avons lancé l’application en bêta-test en janvier. Depuis la rentrée, nous commençons à la diffuser dans sa version commercialisable, notamment dans des classes de la mairie de Pantin. Jusqu’ici, nous comptons 600 créations de comptes de professeurs, ce qui correspond à 3000 élèves utilisateurs. Le mode Premium de l’application, commercialisé à 45 euros par classe, permet d’inscrire tous les élèves et d’utiliser l’outil tout au long de l’année scolaire. Nous souhaitons, cette année, développer des contenus à utiliser en dehors de l’application : pour chaque compétence proposée, nous fournirons des fiches destinées à retravailler les notions vues sur l’application ainsi que des activités de groupe comme des jeux pédagogiques. Enfin, nous prévoyons de présenter l’application aux académies, dont celle de Créteil ce mois-ci.