Fondée en 2022, Masteur est une EdTech spécialisée dans le soutien scolaire qui vise à reconnecter les jeunes avec l’envie d’apprendre. Son astuce ? Leur proposer des sessions pédagogiques avec des « tuteurs augmentés » tout en récompensant leurs efforts par des gestes écologiques et solidaires. Les explications de Fida Hamrouni, co-fondateur.
Dans quel contexte avez-vous créé Masteur ?
Mon associé Wajih Jmaïel et moi sommes deux anciens élèves d’écoles d’ingénieurs. Nous avons grandi dans des banlieues parisiennes et vécu dans des contextes socio-économiques particuliers. Grâce aux rencontres que nous avons pu faire, nous sommes toutefois parvenus à franchir les obstacles pour réussir. Ensemble, nous avons souhaité venir en aide aux collégiens et lycéens des quartiers prioritaires en mettant en place, dans un premier temps, une activité d’aide aux devoirs. Par la suite, nous avons lancé une association organisant notamment des séjours éducatifs axés sur le développement des soft skills des jeunes. Mais l’apparition de la crise du Covid-19 nous a amenés à repenser notre activité, à la digitaliser et à la professionnaliser. En avril 2022, nous avons ainsi fondé la plateforme Masteur, qui propose des sessions de soutien scolaire en ligne avec des tuteurs.
En quoi consiste votre solution ?
L’application a pour ambition de répondre à la problématique du désengagement des jeunes, qui passent plusieurs heures par jour sur les réseaux sociaux au détriment de leur scolarité. Dans ce cadre, nous avons souhaité réhabiliter le préceptorat auprès des familles qui ne peuvent pas payer à leurs enfants des cours de soutien scolaire. Notre plateforme propose ainsi des sessions encadrées par un tuteur en visioconférence. Grâce à des outils d’intelligence artificielle, ce dernier gagne du temps en automatisant des tâches comme le reporting aux parents. L’élève, quant à lui, bénéficie d’un accompagnement basé sur des principes de pédagogie séquencée. Il peut par exemple prendre en photo son devoir et se voir proposer, dans l’application, un processus d’apprentissage par étapes : révision du cours, résolution de problèmes avec des niveaux de difficulté différents… Il peut également avoir un échange avec son tuteur toutes les 5 ou 10 minutes. L’expérience est aussi gamifiée puisque l’élève est récompensé pour le travail réalisé par des gestes écologiques et solidaires (faire des dons de repas aux plus démunis, planter des arbres…).
Quels sont vos projets ?
Comptant 70 tuteurs, l’application a accompagné 1500 élèves depuis sa création. Ces derniers peuvent soit bénéficier de la formule gratuite de l’application, qui propose des sessions de révision sans tuteur, soit contracter un abonnement payant de 119 euros par mois pour suivre des sessions encadrées. L’abonnement, qui comprend 9 heures de cours encadrés, revient à payer 13 euros pour une heure de soutien scolaire. Notre ambition est de baisser ce prix horaire à 7 euros. Pour y parvenir, nous comptons investir dans l’IA pour créer des tuteurs augmentés capables de prendre en charge plus d’élèves avec la même qualité de service. Enfin, nous souhaitons nouer des partenariats avec des institutionnels et déployer notre solution en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
