33 000 euros, c’est le salaire moyen toutes professions confondues dans le digital learning, selon une enquête de l’ISTF réalisée en mars 2022. Mais cette moyenne masque des disparités importantes, qui s’expliquent notamment par la dimension de l’entreprise et l’expérience de la personne. Voici quelques chiffres clés.
L&D Director : une rémunération pouvant aller jusqu’à 250K euros
Extrêmement prisé, le profil de directeur de formation est confronté à une accélération de l’évolution des compétences dans des conjonctures économiques de plus en plus complexes. En matière de formation, il doit donc se poser des questions sur la rationalisation des ressources. Ses tâches consistent par exemple à mener des audits de compétences réguliers pour évaluer les besoins de l’organisation, piloter le développement des programmes de formation et la personnalisation des contenus, gérer le budget et les ressources dédiées à la formation (sélection de fournisseurs, gestion des contrats…). « En fonction du secteur d’activité, du type d’entreprise et de la dimension internationale du poste, les rémunérations annuelles peuvent se trouver dans une fourchette comprise entre 70 000 et 85 000 euros pour les PME, 90 000 à 130 000 euros pour les ETI et jusqu’à 250 000 euros pour les groupes à dimension internationale », lit-on sur le livre blanc « Quels métiers, quelles compétences et quels salaires pour les Directions L&D? », publié par Learn Assembly et co-écrit avec Edhunters.
Le « Learning Architect » : 50 à 70K euros en début de carrière
Il s’agit d’un des métiers les plus rares dans la formation, notamment parce que la mission qu’il doit assurer est pluridisciplinaire. Il conçoit des programmes d’apprentissage sur mesure, facilite des ateliers de recueil de besoins, analyse les données d’apprentissage… Son salaire annuel est de 50 000 à 70 000 euros brut pour un profil justifiant de 4 à 10 ans d’expérience. Et entre 75 000 à 100 000 euros brut pour un profil expérimenté en direction de programme de transformation, avec du management d’équipe ou le pilotage du L&D pour une Business Unit. « Ce poste s’adresse à des profils qui ont une approche de la formation basée sur le conseil stratégique. Ils sont capables de comprendre les besoins de l’entreprise et de les traduire en besoins de compétences », explique Maxime Penaud, CEO d’Edhunters, une entreprise qui « chasse » les meilleurs profils du learning. Il est difficile d’appréhender l’évolution de ce salaire en raison de la diversité des contextes. « Globalement, les rémunérations des métiers spécialisés comme celui-ci se sont accrues. Mais on ne peut pas généraliser car cela dépend des entreprises : là où le learning devient stratégique (comme au sein des sociétés d’ingénieurs), il y a une propension à dépenser plus, donc à valoriser les salaires ».
Le Digital Learning Manager : une diversité de revenus pour une diversité de profils
Le Digital Learning Manager est un intitulé fourre-tout qui recouvre plusieurs métiers. « Parfois, le DLM est la personne qui gère la plateforme d’apprentissage, mais il peut aussi avoir pour rôle de développer toute une culture digitale autour de la formation. Il peut aussi avoir un rôle hybride en étant concepteur, chef de projet… », souligne Maxime Penaud. Généralement, les tâches qui lui incombent consistent à superviser les projets de formation digitaux, analyser les données d’utilisation et les retours des apprenants pour améliorer les programmes et les contenus, effectuer une veille technologique pour intégrer les meilleures pratiques… La fourchette de rémunération des Digital Learning Managers s’étend ainsi de 30 000 à 35 000 euros brut pour des profils en début de carrière, 40 000 à 60 000 euros brut pour des profils en milieu de carrière qui conservent des tâches de conception, 60 000 à 80 000 euros brut si le profil pilote la vision stratégique de la formation digitale et insuffle une transformation globale de l’organisation, à un niveau international.
Ingénieurs et concepteurs pédagogiques : très recherchés mais moins bien payés
L’ingénieur pédagogique perçoit un salaire de 30 000 à 35 000 euros brut au démarrage de sa carrière, 45 000 euros brut lorsque la maîtrise des outils et des modalités s’est confirmée avec l’expérience. Son salaire peut grimper jusqu’à 70 000 euros brut en fin de carrière, « généralement dans des grands groupes à visée internationale, pour des profils réellement « couteaux-suisses » du learning design », détaille le livre blanc. Le concepteur pédagogique, qui est la personne qui produit le matériel pédagogique sur des outils auteurs comme Storyline, crée les modules et les contenus de la formation mais sans en assurer le design global. Pour cette raison, et parce qu’il s’agit d’un métier de moins en moins rare sur le marché, il est l’un des moins rémunérés. « Sa rémunération varie selon qu’il se trouve en province ou dans la capitale. Mais globalement, le salaire d’un concepteur pédagogique, qui n’a pas connu de progression notable, va de 28 000 à 35 000 euros brut », souligne Maxime Penaud. À noter que pour l’ensemble des métiers du digital learning, l’écart de salaire annuel entre l’Île-de-France et les villes provinciales est en moyenne de 6000 euros, selon l’ISTF.
