Créé en pleine pandémie de Covid-19, e-SmartLearning est un dispositif de micro-learning qui entend transformer les pratiques pédagogiques des écoles de santé. L’objectif ? Renforcer les compétences des futurs praticiens en leur proposant un modèle d’enseignement plus dynamique. Les explications d’Alain Sadoine, co-fondateur.
Comment avez-vous créé e-SmartLearning ?
Je suis médecin ostéopathe et enseignant, depuis 20 ans, dans une école d’ostéopathie. Avec mon épouse Sara Trinh, également médecin et enseignante, nous avons co-fondé la société en 2020. Notre objectif est de transmettre les fruits de notre expérience pédagogique basée sur la digitalisation d’une partie des enseignements. En effet, nous avons adopté, dès les débuts du digital learning, la pratique de la classe inversée dans l’enseignement de matières théoriques comme l’anatomie. Nous digitalisions nos cours dans des outils auteurs et nous nous concentrions, en présentiel, sur la synthèse des connaissances et leur mise en application avec nos étudiants. Cette pratique qui, à l’époque, étonnait nos collègues, s’est généralisée avec l’apparition de la crise du Covid-19. C’est dans ce contexte que nous avons décidé de créer une plateforme pouvant contribuer à moderniser l’enseignement dans le domaine de la santé.
Que propose votre solution ?
Notre objectif est que les futurs praticiens développent des compétences de raisonnement que les cours magistraux ne suffisent plus à transmettre. e-SmartLearning propose ainsi des outils pédagogiques et une formule d’accompagnement à des écoles de santé en vue de les aider à transformer leurs modes d’enseignement. Notre outil digital contient tous les cours d’anatomie sous un format de micro-learning facile d’accès. En complément, nous proposons aux étudiants un classeur de fiches de synthèse en anatomie qu’ils peuvent remplir tout au long de leur parcours. Chaque fiche contient un QR Code qui permet d’accéder à des exercices et à une visionneuse 3D représentant la structure anatomique sur un smartphone. La solution offre aussi des outils d’animation de cours aux enseignants : une visionneuse 3D, une banque d’imageries médicales et des activités comme des quizz interactifs. Enfin, notre forfait comprend trois jours de formation destinés aux enseignants en vue de les guider dans l’organisation de cours présentiels interactifs.
Quels sont vos projets ?
Depuis cette rentrée, l’outil est adopté au sein de deux écoles d’ostéopathie : l’ATSA de Lyon et COS Strasbourg, ce qui représente 400 étudiants et 6 enseignants. Nous souhaitons, pour la rentrée prochaine, prospecter d’autres écoles puisque nous avons maintenant une base solide d’expérimentation. Par ailleurs, nous avons mis en place dans l’une des écoles partenaires un travail de recherche visant à éprouver l’efficacité pédagogique de la solution. Les résultats préliminaires attendus en 2023 devraient nous aider à appuyer notre démarche de prospection. Nous sommes aussi en train de développer un système de services pour les tutorats. Enfin, nous travaillons à la construction d’un dossier en vue d’une levée de fonds. Le but est de collecter des financements pour étendre notre offre auprès des autres matières enseignées dans le secteur de la santé.
