Les établissements d’enseignement supérieur sont confrontés à un impératif de transformation. Ce dernier est dû à la forte croissance des offres de formation et à l’évolution des attentes des étudiants. Dans ce cadre, l’un des défis majeurs à relever est la digitalisation de l’enseignement. Voici les 5 étapes fondamentales pour y parvenir.
Étape 1 : L’analyse des besoins
En vue de digitaliser leur offre de formation, les établissements doivent avant tout se situer dans leur marché et analyser leur positionnement. En effet, la digitalisation nécessite de savoir si ce positionnement se prête aux nouvelles modalités d’enseignement envisagées. Selon un livre blanc publié en janvier 2025 par le cabinet ILDI, le moteur de la réflexion doit s’appuyer sur trois questions clé :
- La digitalisation est-elle envisagée comme un levier de compétitivité ?
- Pour répondre aux attentes des étudiants ?
- Ou pour améliorer l’efficacité opérationnelle par l’utilisation de ressources numériques ?
Étape 2 : L’identification des parties prenantes
Pour garantir la réussite du projet, il faut identifier les parties prenantes internes et externes et prendre en compte leurs attentes dans la stratégie de digitalisation. « Cela permet de répondre aux besoins réels, d’encourager l’innovation, de gérer le changement efficacement et de développer une stratégie de communication impactante », souligne le livre blanc. Dans la cartographie des parties prenantes, figurent les étudiants, les parents, les entreprises partenaires, les organismes certificateurs (en identifiant leurs exigences de conformité et de qualité), ainsi que le corps professoral, la direction pédagogique et le personnel administratif.
Étape 3 : L’audit de l’existant
Réaliser un audit de l’existant dans le cadre d’un projet de digitalisation permet aux établissements de partir sur des bases solides. L’audit doit d’abord être technologique : « Évaluer l’état des infrastructures IT permet de détecter les lacunes et de planifier les améliorations nécessaires. L’audit garantit que les nouvelles technologies peuvent être supportées efficacement et que l’infrastructure existante peut évoluer avec les besoins de l’institution. » Il doit, ensuite, être pédagogique en intégrant l’analyse des programmes d’enseignement, des syllabus, de la maquette pédagogique. Le but est de savoir dans quelle proportion les contenus pédagogiques peuvent être adaptés au format digital et quelle part de ces contenus est à reconcevoir. Ici, il faut également analyser les épreuves de certification afin de voir si elles peuvent être digitalisées avec des outils anti-fraude. Enfin, cette étape intègre l’analyse des compétences des équipes afin de s’assurer que les collaborateurs de la direction pédagogique et les enseignants disposent des compétences nécessaires.
Étape 4 : L’élaboration des scénarios de digitalisation
Dans cette étape, deux grands scénarios sont à envisager pour digitaliser une offre de formation initiale ou en apprentissage. Le premier est celui d’une hybridation visant par exemple à déporter en distanciel ou en co-modalité les cours théoriques, les sessions de remédiation et à réserver le présentiel aux mises en situations, aux travaux pratiques selon un format de classe inversée. Le deuxième scénario possible consisterait en la création de programmes 100 % en ligne, dans le cadre de la conception d’une nouvelle offre de formation. « Au-delà d’une plateforme de diffusion des contenus, les outils auteurs et le CMS pour gérer les ressources dans le temps sont un point crucial », recommande le livre blanc.
Étape 5 : La roadmap
Toutes les phases en amont permettent de dresser un tableau du positionnement, des opportunités et des freins du marché, des forces et faiblesses de l’organisation, d’affiner l’objectif macro de la digitalisation et le scénario le plus adapté.
Sur cette base :
- Le projet va pouvoir être formalisé, budgété, planifié pour garantir une mise en œuvre efficiente ;
- Les objectifs vont être formalisés et communiqués à l’équipe projet ;
- Les rôles et responsabilités vont être identifiés et assignés ;
- Les investissements et priorités vont être arrêtés pour une allocation optimale des ressources ;
- Les KPIs vont permettre d’informer sur la pertinence des choix ou la nécessité d’adaptation de chaque phase du projet.