Même si elle fait moins parler d’elle que l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle (VR) continue de jouer un rôle utile pour améliorer les apprentissages. C’est la conviction de Victor Gervasoni, directeur général du réseau Eductive, où la VR a été déployée au sein de son école EFAB.
Moins médiatisée qu’il y a trois ans, la VR conserve un potentiel pour transformer les pratiques pédagogiques et stimuler l’engagement des étudiants. Dans cette perspective, son intégration au sein de l’école EFAB, spécialisée dans l’immobilier, s’est révélée stratégique. « Au sein de notre école, l’intégration de la VR répond à une double finalité. Elle constitue d’abord un levier pédagogique, mais elle contribue également à renforcer l’image d’innovation de l’établissement », a ainsi expliqué Victor Gervasoni, directeur général au sein du réseau Eductive (Sciences-U Lyon, EFAB, Efficom…), dans le cadre d’un webinaire organisé par l’EdTech Kwark et le cabinet de conseil IL&DI.
Un outil de mobilisation et d’apprentissage concret
La première motivation du projet d’intégration de la VR (dans des scénarios pédagogiques co-construits avec Kwark) demeure pédagogique. « C’est un facteur de mobilisation des étudiants et un moyen de favoriser leur insertion professionnelle. En effet, la VR permet de simuler des situations professionnelles réelles, par exemple pour réaliser des états des lieux d’appartements, avant toute confrontation au terrain », indique-t-il. Selon lui, ces mises en situation immersives, qui ont aussi concerné la thématique de la gestion locative, favorisent la compréhension des enjeux professionnels. Le but est ainsi de préparer les étudiants à être « employables le plus rapidement possible » en les confrontant à des expériences proches de la pratique professionnelle.
Une intégration raisonnée dans les parcours de formation
Victor Gervasoni insiste toutefois sur la nécessité d’intégrer la VR dans un scénario pédagogique cohérent : il ne s’agit pas d’un outil isolé, mais d’une brique technologique devant s’insérer dans un parcours global. « Il est ainsi important de réfléchir au moment et à la manière où la VR peut être mise en œuvre. » Au sein de l’école, le déploiement a nécessité une adaptation des scénarios pédagogiques, afin d’assurer la continuité entre l’expérience immersive et les autres séquences d’apprentissage. Cette intégration se prolonge par un temps de débriefing et d’analyse conduit par le formateur. Ici, l’accompagnement humain reste donc central.
Une technologie aisément appropriée
Les premières expérimentations en réalité virtuelle étaient souvent freinées par la lourdeur et le coût des équipements ainsi que par l’appréhension des équipes pédagogiques face à la dimension technique. Le groupe Eductive a surmonté ces obstacles grâce à des dispositifs devenus plus intuitifs et économiques. « Les enseignants ont pu s’approprier les outils sans assistance technique particulière, ce qui a favorisé leur autonomie », assure-t-il. Par ailleurs, un système de roulement d’usage, avec 5 casques pour des classes de 30 apprenants, a été mis en place pour minimiser les coûts de mise en œuvre. Enfin, les expériences immersives ont également été déployées sur la plateforme Uptale, partenaire de Kwark, ce qui a réduit le besoin de casques.
De nouveaux projets à venir pour soutenir les softs skills
Le projet a bénéficié d’un soutien financier externe, notamment de l’Opco EP. Mais l’établissement, a également choisi d’y consacrer une part de ses ressources propres. Si un bilan complet est prévu en fin d’année pour tirer les enseignements définitifs de l’expérience, le directeur souligne déjà l’importance de la dynamique collective qui s’est créée autour du projet. « En raison de sa nouveauté, la VR a été un puissant facteur de stimulation pour les équipes pédagogiques et les étudiants ». Enfin, l’expérience a déjà conduit l’école à imaginer de nouveaux projets pédagogiques en lien avec le développement des softs skills des apprenants. « Nos prochains déploiements de la VR placeront de nouveau les étudiants dans des situations simulées. L’objectif est qu’ils soient préparés à faire face, sur le terrain, à des situations sensibles, notamment liées à la discrimination dans l’immobilier », conclut-il.
