L’évaluation par QCM est une pratique répandue. Mais comment concevoir une évaluation de qualité par QCM ? Le 10e cahier du LLL (Louvain Learning Lab) répond à cette question en détaillant tout le processus d’élaboration. Il dévoile aussi les 19 secrets pour bien rédiger un QCM
Diverses raisons expliquent l’usage des QCM : choix d’un mode d’évaluation objective, rapidité de la phase de correction, augmentation du nombre d’étudiants, volonté de balayer largement la matière…Comme toute évaluation, l’évaluation par QCM doit être pertinente, fiable et équitable. Comment y parvenir ?
En s’y prenant dès la conception du dispositif pédagogique, en s’assurant de l’alignement pédagogique avec les acquis d’apprentissage, en soignant la rédaction du questionnaire, en s’interrogeant sur le seuil de maîtrise pédagogique, sur les barèmes de correction…Bref, tout un processus qui est décrit avec une grande précision dans le 10e cahier du LLL coordonné par Emilie Malcourant.
Depuis 2015, le Louvain Learning Lab (LLL) du Pôle Louvain (11 établissements, 60 000 étudiants) publie chaque année plusieurs cahiers pédagogiques sur les nouveaux enjeux de l’enseignement. Des cahiers riches et concrets à consommer sans modération ! Le 10e cahier de cette collection, publié en 2020, s’intitule « QCM or Not QCM ?Processus de conception d’une évaluation par QCM ? »
Dans un QCM, la rédaction des questions est une étape clé essentielle. Ce cahier présente les petits détails de formulation qui ont une grande importance pour la clarté des questions. Voici les 19 conseils à suivre pour bien rédiger un QCM.
Pour la préparation des questions, il faut :
- Veiller à la cohérence entre consigne et question posée. Bien préciser le mode de réponse, le type de questions, la stratégie de réponse ;
- Assurer que la complexité du traitement que l’étudiant doit mettre en place pour comprendre la question vient du problème à résoudre et non de la lecture de la question ;
- Privilégier un énoncé long avec plusieurs informations à interpréter et des propositions de réponses courtes ;
- Eviter que les propositions de réponses donnent des indices qui aideraient à détecter la réponse correcte ou à éliminer les leurres sans aucune maîtrise de la matière ;
Pour bien formuler l’énoncé, celui-ci doit :
- Contenir les éléments indispensables à sa compréhension ;
- Présenter clairement un problème et soumettre l’étudiant à l’analyse d’une seule notion;
- Séparer les informations et la question posée ;
- Regrouper dans l’énoncé les éléments communs aux solutions proposées ;
- Permettre d’y répondre sans voir les réponses proposées ;
- Éviter les termes vagues, les jugements de valeur, la formulation négative, de baser une réponse sur un détail (comme une faute d’orthographe).
Les réponses proposées doivent être :
- Être plausibles. Si elles sont trop simples ou totalement absurdes, elles seront éliminées directement et favoriseront le choix au hasard ;
- Être homogènes (contenu, forme, structure, complexité) ;
- Éviter les termes absolus comme « toujours, jamais » ou restrictifs comme « souvent, certains, parfois »;
- Être indépendantes syntaxiquement (ne pas lier les propositions de réponse entre elles avec « au contraire, de plus, etc. ») ;
- Être indépendantes sémantiquement (ne pas imbriquer les propositions de réponses, ne pas présenter de contradictions ou des intervalles de temps qui s’incluent) ;
- Éviter de répéter des termes entre l’énoncé et la proposition correcte.
Pour finir, les derniers conseils pour la rédaction des questions :
- Éviter les indices de convergences : la proposition de réponse qui a beaucoup de points communs cumulés issus d’autres propositions sera sûrement la bonne ;
- Organiser les réponses dans un ordre logique : par exemple s’il y a des périodes ou des intervalles, les classer dans un ordre croissant ;
- Veiller à ne pas positionner les réponses correctes préférentiellement en C ou D en pensant que cela permettra de mieux les cacher. Ces propositions sont choisies préférentiellement par les étudiants qui répondent au hasard.