Bien que nouveau, le secteur de la certification numérique se dynamise en raison de la sécurité qu’il apporte. Surfant sur cette vague, la plateforme Procertif, créée il y a deux ans, dénombre déjà 150 clients. Son ambition ? Aider les organisations à créer des certifications et à sécuriser la remise des certificats tout en permettant aux apprenants de faire valoir leurs compétences.
Créée en 2021 par Jérôme Bruet, ex-vice-président du LMS Talentsoft, la plateforme Procertif mise sur la vague des certifications numériques et de la valorisation des compétences, qu’elle considère plus importantes que les diplômes. « Mon constat de départ était qu’on déployait beaucoup d’énergie en production et en animation des offres de formation, mais qu’on mettait peu d’emphase sur la ligne d’arrivée, c’est-à-dire les compétences qui auront été validées », raconte-t-il. Son objectif est ainsi de matérialiser cette « ligne d’arrivée » en accompagnant les entreprises, les écoles et les organismes de formation dans le processus de création et de sécurisation des certifications.
Valoriser les compétences
Plutôt que leur parcours de formation, les apprenants désirent désormais donner plus de poids à la validation des compétences qu’ils auront acquises à l’issue de leur parcours. « Je suis convaincu que le marché de la matérialisation des compétences a de bonnes perspectives de croissance. Les certifications, c’est vieux comme le monde. Mais il y a encore quelques années, elles n’étaient que des papiers fabriqués sur Word ! Or, si on veut que le processus de certification suive la dynamique des nouvelles technologies, il faut que le système de remise des certifications s’informatise aussi », souligne-t-il. Sa plateforme de micro-certification ambitionne aussi de suivre la tendance de l’évolution rapide des compétences des salariés et des apprenants. « Bien que les diplômes restent en France un pré-requis important, les recruteurs attachent désormais plus d’importances aux compétences. Dans ce cadre, la notion de blocs de compétences acquises tout au long de la carrière prend de plus en plus de valeur », ajoute-t-il. L’une des fonctionnalités de Procertif permet justement aux apprenants de faire afficher sur leur profil LinkedIn ou Facebook les certificats obtenus. « Cette option séduit : 47 % des utilisateurs qui reçoivent une certification via Procertif la publient sur les réseaux sociaux ».
Trois cibles dont les entreprises
La société s’adresse à trois types de clients. D’abord, les écoles qui remettent des diplômes d’État et qui créent, en parallèle, des formations plus courtes. En permettant d’informatiser la remise de ces diplômes, la société garantit la sécurité informatique grâce à la blockchain. « Nous permettons également de générer des diplômes papier. Mais dans ces derniers, nous ajoutons des QR codes qui permettent d’en vérifier l’authenticité », explique-t-il. Procertif a également convaincu des organismes de formation comme Drone On Air. « Nous leur permettons à la fois de créer leurs certifications et de mettre en place le protocole d’évaluation des apprenants », indique-t-il. Troisième cible : les entreprises, qui expriment le besoin de cartographier les compétences de leur organisation. « Elles ont peu d’outils performants pour le faire puisqu’elles s’appuient sur des LMS ou des SIRH, qui proposent des référentiels de compétences peu opérationnels. La certification a comme vertu d’être à la croisée des chemins entre le monde RH et le monde de la formation. Elle permet de matérialiser dans l’entreprise l’identification des compétences des collaborateurs », conclut-il.
