Les derniers développements de la plateforme d’examens en ligne TestWe, qui développe actuellement un prototype de produit intégrant ChatGPT, entendent rendre encore plus simples les processus de création et de corrections des examens. C’est en tout cas ce qu’a constaté l’EdTech dans ses premiers retours d’expérience.
Les IA génératives peuvent-elles être une source d’opportunités pour les scolarités chargées de piloter un grand nombre d’examens ? Selon TestWe, en plus de résoudre les problèmes de triche, les plateformes d’examens en ligne ont en tout cas la possibilité de tirer profit de ces technologies pour aller encore plus loin dans l’assistance à la gestion des examens, de leur conception à leur correction. À l’occasion d’un webinaire, l’EdTech a ainsi présenté son nouveau prototype intégrant les versions 3 et 4 de ChatGPT. Concrètement, le prototypepermet de tester trois catégories de fonctionnalités : la génération de questions avec différents paramétrages, l’importation de questions (via un système qui extrait des questions à partir de textes) et l’assistance à la correction d’examens.
Un outil qui nécessite le discernement des enseignants
L’outil s’appuie ainsi sur un texte, par exemple un article, et génère des QCM ou des QCU avec un nombre défini de réponses par question, un niveau de difficulté à cibler et une langue. Il indique également la partie de l’article sur laquelle il s’est appuyé pour créer la question, ce qui permet à l’enseignant de détecter les éventuelles erreurs de formulation ou de sens. « C’est l’enseignant qui décide des questions à intégrer dans son examen en fonction de ses choix pédagogiques et de la pertinence des propositions de ChatGPT », souligne Cédric de Jacquelot, directeur technique. L’objectif visé est d’assurer aux professeurs un gain de tempsdans la préparation des examens. Ces derniers pourraient être des évaluations de fin TD mais non des examens à fort enjeu comme les concours, qui nécessitent que les enseignants soientplus directifs. Grâce à sa base de connaissances puisées d’Internet, l’outil génère également, à partir de textes ou de thèmes généraux saisis par le professeur, des questions ouvertes ainsi que des exemples de réponses attendues. « Le risque d’erreur est toutefois plus élevé si le thème est très pointu », nuance-t-il.
Une assistance à la correction
Sur un tableau, l’enseignant a accès à la fois à la note qu’il a lui-même attribuée et à celle proposée par ChatGPT. « Lors de nos tests, nous avons remarqué qu’elles étaient souventcorrélées : dans 80 % des cas, le différentiel est d’environ 10 % », poursuit-il. Ainsi, il peut arriver que l’enseignant détecte, dans les réponses de ses élèves, des erreurs qui ont échappé à ChatGPT. Par ailleurs, ce dernier réalise des corrections orthographiques ou de grammaire. Surtout, il est capable de formuler des commentaires sur la clarté des arguments ainsi que des axes d’amélioration. Si l’enseignant y souscrit, il peut les copier dans le champ dédié aux commentaires au sein de la copie afin que l’étudiant bénéficie d’un meilleur feedback. « Il n’est pas facile pour un enseignant ayant 200 copies à prendre en charge d’y ajouter des commentaires personnalisés. Grâce à ChatGPT, ce processus devient assisté. Nous espérons ainsi que les enseignants soumis à la pression du temps puissent désormais fournir à leursétudiants des retours plus qualitatifs », indique-t-il.
Un premier retour d’expérience
Une école de management, partenaire de TestWe depuis 3 ans, fait partie des établissements testeurs du prototype. Elle formalise notamment des stratégies d’usages d’outils comme ChatGPT, que ce soit par les étudiants ou les professeurs. « Une plateforme comme TestWe, qui est encapsulée dans un univers empêchant toute connexion extérieure, diminue les risques de triche. Le travail est également facilité pour les correcteurs, qui peuvent se connecter sur la plateforme où qu’ils se trouvent, et pour les scolarités, qui suivent plus rapidement le rythme des corrections », assure l’un des porte-paroles de cette école. Actuellement expérimenté auprès d’enseignants d’une dizaine d’écoles partenaires, le prototype continuera de faire l’objet de retours d’expérience concrets qui permettront à l’entreprise de l’affiner.