Plateforme numérique d’abord apparue dans le domaine de la médecine, Theia est une solution de formation et d’évaluation qui met la technologie à disposition de la pédagogie dans toutes les disciplines d’enseignement. Elle est aujourd’hui utilisée par 250 000 utilisateurs. Interview avec Flavien Reille, CEO.
Comment a commencé le projet Theia ?
Le projet a vu le jour en 2006 à la Faculté de médecine de Grenoble avec la volonté d’un professeur de réduire les écarts de niveau entre ses étudiants. Il a alors mis en œuvre une technologie de classe inversée basée sur un principe d’équité : grâce à une plateforme et la mise à disposition de DVD, les étudiants suivent des cours à distance, s’entraînent chez eux et bénéficient, en classe, d’un accompagnement plus ciblé dans le cadre de travaux pratiques ou grâce à des outils d’évaluation. Avec mon associé Sébastien Abdi, nous avons repris la société il y a deux ans et nous continuons de proposer des outils permettant de faciliter la vie des enseignants tout en garantissant l’équité aux étudiants, y compris pour ce qui est des conditions dans lesquelles les examens sont réalisés. C’est d’ailleurs Theia qui a contribué à la digitalisation des épreuves de médecine : de 2014 à 2021, elle a été utilisée pour la réalisation des examens dans l’ensemble des facultés de médecine de France.
Que propose votre solution ?
Aujourd’hui, Theia est une plateforme de formation et d’évaluation destinée à l’ensemble des disciplines d’enseignement : formation en soins infirmiers, études d’ingénieurs, de droit, de sciences humaines et sociales… Elle met à disposition un module LMS et un module d’évaluation. Concrètement, les enseignants peuvent, grâce à nos outils, mettre en forme leurs cours, créer des parcours pédagogiques, des examens et des réponses pour tous les types de questions. Pour les évaluations, qui sont notre domaine d’expertise, nous proposons des outils de contrôle de la fraude. En présentiel ou à distance, nous mettons ainsi à disposition des moyens anti-fraude comme les questions aléatoires, des outils d’anti-plagiat… Depuis nos débuts, 85 millions copies numériques ont ainsi été prises en charge par notre solution.
Quels sont vos projets ?
Nous avons gagné, cette année, l’appel d’offre pour la plateforme de formation à distance des instituts de formation aux métiers de la santé de la région Occitanie. Notre projet est maintenant de nous spécialiser dans l’approche par compétences. Nous proposerons ainsi des outils dédiés pour les TP et les examens oraux. Nous misons sur la technologie de la traçabilité afin d’aider à l’objectivation des notations. Nous avons commencé à le faire dans le domaine de la médecine, avec les examens cliniques objectifs structurés (ECOS) : un étudiant et un acteur qui joue le rôle d’un patient sont observés par un examinateur, qui note le premier en fonction de son diagnostic et de sa réaction par rapport à une situation donnée. Nous l’avons fait à grande échelle à l’Université Lyon 1 et à l’Université Paris Cité et nous souhaitons maintenant étendre cette méthode d’évaluation à l’ensemble des disciplines.
