À la rentrée scolaire, l’EM Normandie a annoncé vouloir adopter un nouveau positionnement. Parmi les éléments clé de son orientation stratégique, un focus sur l’expérience apprenante et la mise en place de technologies éducatives en soutien de l’évolution des modèles pédagogiques.
Assurer plus de flexibilité aux étudiants, leur donner les moyens d’être acteurs et décideurs, outiller les enseignants en vue d’un meilleur suivi des apprenants. Telles sont les trois ambitions portées par la direction de l’innovation de l’EM Normandie. Elle a ainsi annoncé, à l’occasion d’une conférence de presse tenue mi-novembre, de nouvelles orientations stratégiques. Au centre de cette évolution : la mise en œuvre de nouvelles technologies éducatives visant à ce que les parcours de formation soient plus centrés sur l’individualisation et l’accompagnement ciblé des étudiants. « En juillet dernier, nous avons entamé une refonte complète de notre plateforme de formation. En plus des fonctionnalités qu’elle propose, la version 4 de Moodle sera enrichie d’éléments de suivi statistiques et d’algorithmes visant à faire remonter des informations qui concernent les étudiants et, in fine, à les accompagner de manière personnalisée », explique Olivier Lamirault, directeur de l’innovation et des technologies éducatives. La personnalisation de Moodle est issue d’un travail de réflexion mené en interne dans le but d’outiller les enseignants pour un meilleur suivi des apprenants.
1700 cours bientôt « scénarisés »
En plus d’une meilleure collecte des datas, l’école souhaite enrichir la scénarisation des cours au sein de la plateforme. « C’est un travail qui concerne 1700 cours que l’on scénarisera via un séquençage adéquat de manière à créer plus d’engagement chez l’étudiant. Nous souhaitons qu’au sein de notre modèle multi-modal, qui combine présentiel et distanciel, l’étudiant soit plus actif. Nous sommes presque certains que c’est la meilleure façon d’augmenter nos taux de réussite puisque depuis que nos modèles pédagogiques intègrent des actions de collaboration et d’interaction avec les étudiants, de meilleurs résultats aux évaluations ont été obtenus », indique-t-il. L’école mise également sur de nouvelles manières d’animer les contenus et davantage d’évaluations formatives qui, à la différence des évaluations sommatives, ont pour but de positionner l’élève et d’améliorer les situations et les rythmes d’apprentissage en fonction des difficultés qu’il rencontre. « Nous comptons ainsi, dans la nouvelle physionomie de nos cours, réduire le poids des cours traditionnels et donner plus de place au collaboratif, aux médias interactifs. »
Une école « sans murs »
L’EM Normandie prévoit également de poursuivre ses actions de formation des enseignants via sa quinzaine de sessions thématiques mensuelles, des ateliers où des enseignants précurseurs présentent de nouveaux usages ainsi que des actions ponctuelles visant, par exemple, à présenter de nouveaux outils. Bien qu’elle s’interroge sur les limites des nouvelles technologies en vogue comme le métavers, l’école observe de près l’évolution des outils immersifs en fonction des nouveautés qu’ils peuvent apporter aux apprentissages. « Ce que nous souhaitons devenir dans 5 ans, c’est une école « sans mur » où la question du présentiel et du distanciel ne se pose plus mais où la multi-modalité s’est installée comme un élément fondamental de l’organisation de la formation », poursuit Olivier Lamirault. Enfin, l’école entend se diriger vers de nouvelles modalités d’évaluation basées sur des mises en situation pratiques. « À l’avenir, nous ne parlerons plus d’examens traditionnels. C’est la FEST – formation en situation de travail – qui gagnera du terrain dans le champ des évaluations. En effet, les compétences d’un apprenant ne peuvent désormais être considérées comme acquises que si elles sont évaluées en situation de travail. Il s’agit d’évaluer la manière dont l’apprenant mobilise ses connaissances en vue de réaliser des actions concrètes », conclut-il.
