Quelles précautions prendre avec l’intelligence artificielle ?

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Choix des outils, gouvernance éthique, acculturation des équipes… Les défis qui émergent à mesure que l’intelligence artificielle se développe dans les pratiques de formation sont nombreux. Pour ne pas rater le virage de l’IA, les entreprises doivent ainsi s’en saisir de façon éclairée, tout en prenant en considération leurs objectifs pédagogiques et stratégiques. Nos conseils.

Développer un « mindset data IA »

Parce que tous les métiers et secteurs sont concernés par le virage de l’IA, l’acculturation de l’ensemble des équipes est un enjeu fort pour les organisations. « Pour tirer pleinement parti des avancées technologiques de l’IA, il est impératif que les collaborateurs soient non seulement familiarisés avec ces outils et qu’ils sachent les utiliser, mais surtout qu’ils développent un « Mindset Data IA » », assure un livre blanc publié par la solution de collaboration learning Teach Up. Ce dernier propose trois pistes pour y parvenir : proposer des formations introductives sur les principes du machine learning, de l’analyse des données et des algorithmes de base ; encourager la participation à des ateliers pratiques ou des hackathons pour expérimenter des outils d’IA ; investir dans des formations ciblées (tutoriels en ligne, webinaires, parcours complets, etc.).

Différencier IA générative et IA prédictive

Pour l’utiliser à bon escient, il est essentiel de faire la distinction entre les usages possibles de l’IA. Alors que l’IA générative offre une assistance à la création de contenus de formation, l’IA prédictive analyse des données en vue de personnaliser les apprentissages et de coller au plus près des besoins individuels. L’application pratique de l’IA prédictive en formation professionnelle permet ainsi de renforcer l’engagement des apprenants. « Ce type d’analyse pourrait prendre en compte les résultats des tests précédents, les retours des formateurs, et même les interactions des apprenants avec des objets pédagogiques particuliers. Sur la base de cette analyse approfondie, l’IA pourrait suggérer des modules, des ressources d’apprentissage ou même des styles d’enseignement qui conviennent le mieux à leurs besoins individuels », explique Frédéric Oru, CEO d’AI for Better. À noter que cette IA apprend par imitation et nécessite une attention particulière pour éviter les biais dans leurs modèles.

Mettre en place une « gouvernance éthique »

Sur le plan éthique, les directeurs de formation doivent prendre des précautions lors de l’intégration de l’IA dans les programmes de formation. « L’éthique est au cœur de l’usage de l’IA. Il faut se questionner sur la confidentialité des données, le consentement des apprenants, les biais potentiels dans les algorithmes d’IA ainsi que son impact carbone », ajoute Frédéric Oru. Ainsi, un directeur de formation doit veiller à ce que les outils d’IA utilisés soient transparents, équitables et qu’ils respectent la vie privée des utilisateurs. « Il est essentiel d’instaurer une confiance autour de l’utilisation de l’IA, ce qui passe par la mise en place d’une gouvernance éthique et des pratiques responsables encadrées dans une charte interne à chaque entreprise. »

Établir des critères pour choisir les bons outils

Le choix des outils n’est pas une fin en soi mais un moyen d’atteindre des objectifs fidèles à la vision de l’entreprise. « Chaque outil, qu’il s’agisse d’un Learning Record Store (LRS), d’une Learning Experience Platform (LXP) ou d’autres technologies émergentes qui embarquent de l’IA, doit être choisi non seulement pour ses fonctionnalités mais aussi, et surtout, pour sa capacité à renforcer et à soutenir la vision et les objectifs du service formation », précise le livre blanc. Pour faire le bon choix, les entreprises peuvent par exemple définir la voie dans laquelle elles souhaitent s’engager : la conception des formations, l’amélioration de l’expérience apprenants, la mesure d’impact des formations… « La compatibilité avec le cadre de référence de l’entreprise est par ailleurs un critère de sélection essentiel. Les outils doivent s’intégrer de manière fluide dans l’environnement technologique existant, respecter les normes de sécurité de l’entreprise et se compléter avec d’autres systèmes et processus », recommande le livre blanc.

Accompagner les collaborateurs

Parce qu’elle impose un travail d’acculturation important, l’IA peut entraîner une augmentation de la charge mentale chez les salariés. « Les changements constants et la pression pour rester à la pointe de la technologie génèrent du stress et de l’anxiété au sein des équipes », indique le livre blanc. Pour cette raison, il est essentiel d’apporter un soutien approprié pouvant prendre la forme de sessions de coaching, d’ateliers sur la gestion du changement ou des espaces de dialogue ouverts. Ces actions d’accompagnement permettront aux équipes de garder une part de réflexion dans leur quotidien et de ne pas se laisser submerger par la pression du changement.

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