Quelles sont les tendances du learning en 2025 ?

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En matière de formation, de nouvelles tendances émergent à mesure que les attentes des apprenants évoluent. Mais comment identifier les meilleures d’entre elles ? Quels sont les formats et les thèmes qui façonnent vraiment l’avenir de la formation ? Une conférence tenue le 30 janvier dans le cadre du salon « Learning Technologies » a été l’occasion de proposer des pistes concrètes.

Le podcast learning : à utiliser de façon prudente

Pour Raphaelle Covilette, co-fondatrice de Kokoroé, une des tendances de fond que les acteurs EdTech ont vu émerger, c’est le podcast. « Elle est assez présente aujourd’hui au sein des directions learning pour trois raisons. Le format est intimiste et permet de créer une connexion avec l’auditoire. Son déploiement technique est assez simple. Enfin, sur le plan pédagogique et scénaristique, la démarche est accessible », explique-t-elle. En revanche, il est important de soigner la communication pour attirer des collaborateurs ciblés. « Pour tester le podcast learning, j’ai lancé un pilote l’année dernière auprès d’une centaine de managers autour de la thématique du rôle et des missions de ce profil. Résultat : je n’ai même pas eu 5 % de taux de connexion sur l’année. Ce n’était donc peut-être pas la bonne cible pour les podcasts, les managers subissant une surcharge de travail. Il est également possible que nous ayons raté la communication. Nous ne re-testerons pas cette modalité cette année », nuance ainsi Delphine Dupré, directrice L&D corporate chez Accor.

La « shortisation » du contenu de formation

Proposer des contenus courts (une vingtaine de minutes) et impactants devient une nécessité. « Mais le contenu court isolé, cela ne fonctionne pas. Il doit s’intégrer dans un tout », explique Frédéric Balletti, responsable du développement des compétences chez Malakoff Humanis. Le groupe a lancé un programme de culture client composé de contenus courts et d’autres plus classiques comme des travaux en groupe. « Les contenus courts sont dédiés à des exercices quotidiens. En six semaines, nous avons commencé à constater des changements de comportements », souligne-t-il. Pour lui, les contenus courts isolés peuvent, en revanche, être pertinents pour les métiers manuels. Dassault Systèmes a par exemple expérimenté le format tutoriel auprès de ses populations commerciales. « Nous le faisons plutôt à l’intérieur d’un parcours, pour les aider à se sensibiliser à une thématique. Les contenus peuvent prendre la forme de questionnaires d’auto-évaluation et mener à des échanges entre pairs », illustre Marie-Dominique François-Berger, directrice global learning & development du groupe.

Le « holistic learning » pour favoriser le bien-être

Comme son nom l’indique, l’apprentissage holistique ne consiste pas à former sur des compétences techniques, mais sur des sujets plus transverses en lien avec les enjeux sociétaux ou les émotions. « Le rôle du learning n’est pas toujours d’aller sur des sujets réglementaires. Il est aussi de permettre aux collaborateurs de se sentir mieux », estime Raphaelle Covilette, de la société Kokoroé. Dassault Systèmes lance des initiatives de ce type depuis quelques années, comme le « Leadership Development Days », des rencontres visant à se concentrer sur la thématique des soft skills. « L’année dernière, cet événement a été l’occasion pour les collaborateurs d’avoir une réflexion personnelle sur leurs parcours, leurs valeurs, leurs croyances, leur intelligence émotionnelle… L’une des actions que nous avons menées a porté sur une sensibilisation aux maladies chroniques, pour aider les managers à accueillir ces moments difficiles », illustre Marie-Dominique François-Berger.

La santé mentale au cœur des formations

Dans le même ordre d’idée, la santé mentale est une thématique de plus en plus investie. « En 2022, les RH ont fait remonter une forte demande autour de la gestion du stress. Nous avons fait appel à une coach, qui m’a proposé d’organiser un atelier pratique d’une journée avec une sophrologue. Cette double approche a cartonné. Les collaborateurs et les managers ont même voulu aller plus loin en exprimant une demande de formation à la gestion des émotions », indique Delphine Dupré. « Cette année, nous travaillons sur une formation qui va permettre à nos collaborateurs, en s’appuyant sur les neurosciences, de comprendre le rôle de l’acétylcholine, un neurotransmetteur impliqué dans la mémoire et l’apprentissage », souligne pour sa part Marie-Dominique François-Berger. Malakoff Humanis s’est rapproché, quant à lui, de PSSM (Premiers secours en santé mentale), qui délivre des formations ouvertes sur ce thème. « Il s’agit de deux jours de formation pour transmettre les bonnes pratiques : comment réagir, vers qui orienter. C’est un enjeu fondamental », conclut Frédéric Balletti.

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