Plateforme éducative misant sur l’interopérabilité, Beecome édite des outils natifs tout en agrégeant des solutions éducatives externes. Cette plateforme « tout en un » entend développer davantage son interface au moyen de l’IA. Déjà adoptée en Asie, Beecome entend poursuivre son implantation à l’international. Les explications de John-Edwin Graf, fondateur.
Comment est née Beecome ?
La genèse du projet remonte à 2014, lorsque j’intervenais dans des écoles supérieures en tant que formateur en communication visuelle. Au cours de cette expérience, j’ai constaté une carence d’outils de collaboration destinés à motiver les élèves en dehors de la classe. Estimant qu’une bonne formation doit s’étirer dans le temps, j’ai pris l’initiative de développer par mes propres moyens une plateforme permettant de regrouper les élèves au sein d’un espace numérique. Je m’en suis servi pour accompagner les étudiants dont les projets nécessitaient des suppléments pédagogiques spécifiques. En transmettant, en amont du cours, des contenus aux élèves, j’ai pu assurer de manière ludique mes formations en présentiel. Partant de ce constat, j’ai fait appel, en 2017, à des développeurs pour professionnaliser l’outil.
Que propose aujourd’hui la plateforme ?
Beecome est un espace numérique collaboratif et un socle d’interopérabilité. Il permet, via un seul point d’entrée, d’englober des outils déjà adoptés par les écoles comme Hyperplanning, Dropbox Google Drive ou encore TestWe. La centralisation de ces outils, imbriqués dans un portail unique, vise à améliorer l’expérience utilisateur, qu’il soit professeur ou étudiant. Beecome édite aussi ses propres outils natifs : espaces d’échanges, services de visioconférence, dispositifs de correction d’examens dotés de fonctionnalités comme l’annotation des copies… L’organisation des classes virtuelles n’est donc plus isolée, mais s’insère dans un écosystème global d’outils que l’école structure selon ses besoins. Afin de garantir la personnalisation des parcours, la plateforme fait remonter aux professeurs les données des learning analytics relatives aux projets de leurs étudiants. Par ailleurs, nous avons mis en œuvre, grâce à l’IA, le module indépendant « Memory ». Intégré à Beecome, il héberge dans l’espace de chaque établissement tous les projets académiques et professionnels de ses étudiants. Comprenant un moteur de recherche intelligent, il constitue à la fois une bibliothèque numérique en ligne privée et une vitrine publique pour les écoles qui souhaitent valoriser les créations de leurs apprenants dans une optique de renforcement des partenariats avec les entreprises.
Quels sont vos projets pour le futur ?
Jusqu’ici, 180 établissements de l’enseignement supérieur ont adopté Beecome, dont Strate École de Design Paris, le groupe IGS ou encore l’ESP Paris. Nous aimerions nous rapprocher des collèges et des lycées et poursuivre l’implantation de notre solution à l’international. Déjà utilisée en Inde, au Singapour et à La Réunion, la plateforme fait actuellement l’objet de projets de partenariat avec des universités en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Brésil. Notre ambition étant de devenir un hub d’interopérabilité, nous développons des projets d’interfaçage avec d’autres plateformes. Parmi elles figurent des LMS comme Canvas ainsi que des start-up françaises de l’EdTech qui fournissent des applications éducatives complémentaires aux nôtres.