La société UbiCast, spécialisée dans la création de contenus vidéo interactifs, a publié début avril une enquête* sur les usages pédagogiques de la vidéo dans l’enseignement supérieur public français. Elle aborde notamment l’impact du Covid-19 sur la continuité pédagogique et les budgets. Zoom sur les trois chiffres clés à retenir.
94 % des sondés utilisent Moodle
Sans surprise, « Moodle reste le LMS incontournable chez nos sondés, puisque 94 % des établissements nous ayant répondu en sont des utilisateurs », indique Jean-Marie Cognet, PDG d’UbiCast. L’attrait de Moodle réside dans le fait que la plateforme soit en « open source ». Elle se nourrit donc des contributions de ses utilisateurs, qui l’enrichissent quotidiennement de nouvelles fonctionnalités pour leur établissement. Résultat : dès le début de la crise, Moodle a vu son activité exploser. Entre avril et mai 2020, 15 millions de nouvelles activités ont ainsi été initiées via sa plateforme. Parmi les autres plateformes LMS utilisées pour rassembler les contenus pédagogiques, figurent Claroline et Sakai, selon l’étude.
53 % des établissements plébiscitent l’usage synchrone
Pour assurer leur continuité pédagogique, 53 % des établissements d’enseignement supérieur se sont tournés vers des modalités synchrones, c’est-à-dire en temps réel. Pendant la crise sanitaire, les outils de classe virtuelle et de visioconférence ont ainsi été privilégiés pour maintenir les étudiants engagés dans leur apprentissage. Selon l’étude, 36 % ont mis en œuvre une pédagogie hybride mêlant l’usage de vidéos synchrones et asynchrones (en différé) impliquant la production, par les enseignants, de capsules complémentaires aux temps d’enseignement synchrones. Enfin, 11 % des écoles et des universités ont majoritairement basculé vers des usages asynchrones.
La crise du Covid-19 impacte le budget de 71 % des établissements
L’enquête révèle que 3 établissements sur 4 ont constaté un impact budgétaire important au cours de la mise en place de solutions hybrides de continuité pédagogique. L’enquête note que c’est la mise en place de dispositifs hybrides qui a produit le plus fort impact sur les budgets, alors que ceux qui sont restés sur des dispositifs synchrones ont constaté un plus faible impact. Mettre en place des dispositifs hybrides coûte cher, explique Jean-Marie Cognet. « Lorsqu’une partie des étudiants est en salle et qu’une autre se trouve à distance, l’organisation du cours doit intégrer l’installation de caméras, de solutions de visioconférence et d’équipements audio professionnels », souligne-t-il. Bien que les répondants n’aient pas été invités à donner des estimations des coûts qu’ils ont supportés, Jean-Marie Cognet affirme qu’« équiper une salle de cours ou un amphithéâtre correctement, avec du matériel professionnel de qualité, peut coûter jusqu’à 6000 euros ».
* Méthodologie : Entre février et mars 2021, UbiCast a récolté des réponses de 87 établissements répondant au critère d’EPSCP (Établissement Public à caractère Scientifique, Culturel et Professionnel) hors INSPE (Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation). Les personnes interrogées sont des responsables techno-pédagogiques et des responsables au sein des DSI.