L’ESCP Europe, Lyon Business School et SKEMA s’appuient sur Wooclap pour dispenser leurs cours à distance. Et ils ne sont pas les seuls. Depuis le début de la crise du Covid-19, la start-up née en 2015 a multiplié par cinq l’usage de son application mobile, dont l’ambition est de rendre l’enseignement à distance ludique et interactif. Les explications de Sébastien Lebbe, CEO de Wooclap.
Comment est née votre start-up ?
Wooclap a été créée début 2015. L’idée est née durant des études d’ingénieurs à l’École Polytechnique de Bruxelles, que j’ai suivies avec l’actuel CTO, Jonathan Alzetta. Nous étions tous les deux relativement passifs durant les cours et parfois même frustrés car nous ne pouvions pas dire aux professeurs que nous ne comprenions pas certains points. Après en avoir discuté avec eux, nous avons identifié deux problématiques : les professeurs avaient du mal à capter l’attention de leurs étudiants et à mesurer leur compréhension. Nous avons alors décidé de créer une application web permettant aux enseignants de poser des questions ouvertes, des QCM ou de suggérer des exercices de brainstorming à leurs élèves, qui peuvent y répondre via leur smartphone ou leur tablette, qui sont encore trop considérés comme une source de distraction plutôt qu’un moyen d’interaction.
Quelles fonctionnalités offre la solution Wooclap ?
Le point fort de notre application, c’est qu’elle s’intègre avec tous les outils utilisés par les professeurs : les LMS comme Moodle, les logiciels de présentation comme Powerpoint, les plateformes de visioconférence comme Teams… Cela signifie que lorsqu’un professeur lance un événement sur Wooclap, il reçoit les résultats en temps réel dans l’environnement qu’il utilise. Nous avons co-construit l’outil avec des professeurs, des responsables pédagogiques et des experts en neurosciences afin de développer des fonctionnalités permettant d’améliorer la mémorisation des savoirs par les étudiants. Aujourd’hui, l’application est utilisée par 500 000 professeurs dans 150 pays, majoritairement dans l’enseignement supérieur mais aussi dans des collèges, lycées et entreprises. 400 universités, Business Schools et écoles d’ingénieurs ont généralisé l’utilisation de Wooclap.
Quels sont vos projets pour 2021 ?
Nous avons lancé, au début du premier confinement, une plateforme appelée Wooflash, qui est encore en phase de test et que nous souhaitons continuer à développer cette année. Son objectif est d’améliorer la qualité des révisions des étudiants, en s’appuyant, non pas sur des méthodes de relecture ou de surlignage, qui sont inefficaces, mais plutôt sur la résolution de questions. Notre méthode repose sur la répétition espacée, qui permet d’ancrer les savoirs. Concrètement, les étudiants répondent à des questions pensées par leurs professeurs sur des points qui auront été abordés pendant le cours. Ils peuvent également consulter des fiches thématiques ou des vidéos pour les éclairer. L’idée est de les rendre actifs durant leurs sessions de révision. Les professeurs peuvent, quant à eux, suivre les progrès en temps réel. Grâce au machine learning, notre objectif est de proposer des parcours d’apprentissage adaptés au niveau de chaque étudiant.