Créée en juin 2020, l’association EdTech Normandie compte 50 adhérents d’horizons différents. Collaborant avec des acteurs régionaux de l’enseignement et de la formation, l’association est partenaire de Réseau Canopé dans le cadre d’un projet visant à mettre le numérique au service de la conception de meilleurs espaces d’apprentissage. Les éclairages de Christophe Terrassoux, président et de Luc Craouyeur, vice-président.
Comment l’association a-t-elle évolué ces deux dernières années ?
Christophe Terrassoux : EdTech Normandie a vocation à fédérer les acteurs normands du numérique éducatif ainsi qu’à accompagner les collectivités dans plusieurs projets stratégiques. Nous avons instauré, avec Réseau Canopé, des rendez-vous réguliers que nous avons baptisés « Cafés EdTech ». Ces rencontres, qui se déroulent tous les deux mois, ont pour but de rassembler les membres de l’association autour de débats sur des thématiques comme le RGPD, les subventions au service de l’éducation, les enjeux liés à l’enseignement de demain… Ces rencontres sont également l’occasion pour nos adhérents de développer des partenariats et d’insuffler des synergies autour des technologies éducatives. Depuis la création de l’association, plusieurs projets ont ainsi vu le jour et nous comptons désormais parmi nos membres des entreprises EdTech comme Mirage, Lilylearn ou encore Novatis et des établissements comme l’EM Normandie et l’Université de Caen Normandie.
Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?
Luc Craouyeur : Aux côtés du pôle TES de compétitivité et innovation technologique, nous travaillons sur un projet d’envergure de recherche et développement. Il regroupe Réseau Canopé, l’Université de Bourgogne et le laboratoire de recherche de l’EM Normandie et a pour objectif de guider les collectivités dans l’organisation de leurs budgets. Concrètement, le projet vise à coupler l’analyse de capteurs homéostatiques (son, température, lumière…) avec l’usage du numérique afin d’améliorer les performances des élèves. Lles outils numériques ne sont pas un facteur déterminant dans l’amélioration des apprentissages. C’est davantage l’optimisation des environnements d’apprentissage qui la favorise. Une salle de classe disposant d’un bon système d’éclairage ergonomique peut par exemple augmenter les capacités cognitives des élèves. Avec ce projet, notre rôle est ainsi d’aiguiller les collectivités dans leurs choix d’investissement en matière de rénovation, de transformation ou encore de ventilation des espaces au service de meilleures expériences d’apprentissage.
En matière de numérique éducatif, à quels enjeux se confrontent les écoles ?
Christophe Terrassoux : Le numérique étant une révolution au même titre que l’invention de l’écriture ou de l’imprimerie, il faut que les enseignants s’en emparent davantage comme moyen d’accès au savoir. Les classes mobiles ont ainsi montré leurs limites. Il vaut mieux que des tablettes soient mises à disposition en permanence dans les classes afin que les enfants « partent à la conquête » de l’information, quand la situation d’apprentissage l’exige, comme les générations d’avant le faisaient avec les dictionnaires papier. D’autre part, les professeurs doivent guider les usages numériques de leurs élèves et remplir un rôle d’encadrement et de sensibilisation sur les dangers et les opportunités des nouvelles technologies. Il faut désormais savoir lire, écrire, compter mais également coder. Enfin, nous espérons voir se généraliser les méthodes éducatives d’avenir comme l’adaptive learning, qui devient indispensable au regard de l’hétérogénéité des classes d’élèves.