Les 5 erreurs qui pénalisent une stratégie de formation

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Objectifs flous, méconnaissance des besoins des apprenants… Les entreprises ne peuvent plus se permettre de négliger leur stratégie de formation. Une politique mal pensée équivaut à des investissements inutiles et à une stagnation des compétences. Voici les erreurs les plus pénalisantes. 

1. Mal penser la scénarisation de la formation

Pour ne pas investir des ressources financières et humaines inutilement, il est important de définir la cible des apprenants dès les premières étapes de conception de la formation. Ce n’est qu’alors qu’il devient possible d’adapter le contenu, le discours, la formation en fonction du public qu’on souhaite toucher. « Il s’agit de répondre précisément aux objectifs des personnes qui se forment. C’est une étape importante pour réussir le marketing de la formation, car il faut que les publics cibles comprennent que leurs motivations sont prises en compte », explique Brice Gaillard, directeur général d’Apolearn.

2. Imposer des contenus de formation linéaires

Tous les apprenants n’ont pas le même profil ni les mêmes préférences d’apprentissage. Certains comprennent mieux par l’écoute, d’autres sont davantage sensibles à l’écrit, d’autres encore retiennent des savoirs via des mises en situation… « D’où l’importance de varier les formats de formation pour stimuler la motivation et favoriser l’appropriation des contenus », souligne-t-il. Textes, vidéos, PDF, podcasts… L’idée est de tirer profit de tous les formats disponibles – et il y en a beaucoup ! – y compris lors de l’étape de l’évaluation des connaissances (quiz, mises en situation, jeux de rôle…).

3. Négliger l’accessibilité de la formation

L’adaptation des contenus aux besoins des publics en situation de handicap est une obligation légale (encadrée par le RGAA) pour les grandes entreprises privées et les acteurs publics. « Il est possible de s’inspirer des grands principes de la Conception universelle des apprentissages, une approche pédagogique permettant d’imaginer une conception inclusive des contenus », explique Brice Gaillard. Concrètement, cela signifie proposer un même module de formation sous plusieurs formats : une vidéo avec sous-titres et transcription pour les personnes malentendantes, un texte structuré pour les lecteurs ou encore une version interactive contenant un quiz ou une étude de cas.

4. Provoquer une surcharge cognitive

Chez certains apprenants, la capacité de concentration peut diminuer au bout de 15 minutes d’attention soutenue sans pause, selon une étude menée par la Faculté de médecine d’Illinois. C’est notamment le cas s’ils abordent plus de quatre sujets importants. Le risque est alors d’augmenter la surcharge cognitive. « Le remède est de découper les formations en modules de 15 minutes maximum, avec un concept par module. Il est également possible de séparer les modules par des activités récréatives d’une à deux minutes », recommande par exemple la Digital Learning Academy.

5. Sous-estimer le rôle du formateur

Les apprenants n’aiment pas l’isolement. Outre l’apprentissage par les pairs, les équipes pédagogiques doivent construire des formations faisant intervenir des formateurs, des experts du sujet… Selon une enquête menée entre novembre 2024 et janvier 2025 par l’ISTF, 58 % des dispositifs non tutorés – c’est-à-dire non encadrés par un formateur – affichent un taux de complétion inférieur à 10 %, tandis que 65 % de ceux qui sont tutorés présentent des taux de complétion de 60 %. « Les dispositifs de formation conduisent très souvent à des décrochages », constate le baromètre de l’ISTF.

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