Parce que ses compétences contribuent à l’amélioration des pratiques pédagogiques des enseignants, l’ingénieur pédagogique est un acteur clé pour assurer de meilleures expériences d’apprentissage. Voici les 5 qualités qu’il doit avoir – et développer – au cours de sa carrière.
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Un esprit d’équipe
L’ingénieur pédagogique a pour mission de travailler sur la manière dont est structuré et organisé le plan pédagogique d’un cours. Mais il ne le fait jamais seul : « Il est une fonction support qui appuie les pratiques enseignantes », explique Olivier Lamirault, directeur Innovation et Technologies éducatives à l’EM Normandie. Cette fonction prend la forme d’une assistance donnée aux enseignants en vue de les aiguiller vers une meilleure scénarisation de leurs cours, selon les spécificités des publics. Elle suppose également une étroite collaboration avec les techniciens chargés de produire les ressources. Par exemple, à l’Université Grenoble Alpes, l’ingénieur pédagogique travaille au sein de la Direction d’Appui à la Pédagogie et à l’Innovation (DAPI), elle-même composée d’une équipe audiovisuelle, de chargés de communication, d’un développeur informatique… « L’interaction privilégiée qui existe entre ces différents corps de métiers vient inévitablement faire bouger les lignes du champ d’action de l’ingénieur pédagogique », explique, dans un article de blog, la DAPI.
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Une écoute attentive des enseignants
« Parce qu’il travaille étroitement avec les enseignants, qui sont focalisés sur leur expertise, l’ingénieur pédagogique doit avoir une capacité d’adaptation aux pratiques et aux attentes de ce public particulier », indique Virginie Hachard, Professeur Associé en Finance à l’EM Normandie. Il s’empare ainsi du contenu élaboré par l’enseignant afin de lui proposer, selon les prérequis de ses élèves, les bons leviers à mobiliser pour une bonne appropriation des connaissances. S’il doit être à l’écoute des enseignants, c’est aussi pour leur proposer, selon les spécificités de leurs pratiques, les meilleures approches de remédiation. Et il doit le faire au cas par cas : « les ingénieurs pédagogiques réalisent un accompagnement personnalisé des enseignants qui les sollicitent autour de thématiques très variées », indique l’Université Grenoble Alpes.
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Des connaissances transverses
L’ingénierie pédagogique regroupe des métiers différents : le design et la scénarisation pédagogiques, le graphisme, la mobilisation de la technologie à des fins éducatives… Si bien que les ingénieurs doivent combiner plusieurs types de connaissances, tout en ayant parfois la possibilité de se spécialiser dans l’une d’elles. « À l’EM Normandie, nous distinguons deux branches liées à l’ingénierie pédagogique : les ingénieurs pédagogiques qui travaillent sur l’ingénierie de la formation et les « ingénieurs-techniciens » pédagogiques, qui produisent de la ressource pédagogique en recourant à des logiciels élaborés qu’ils doivent savoir utiliser à des fins pédagogiques », souligne Olivier Lamirault. Mais pour la DAPI de l’Université de Grenoble Alpes, l’ingénieur pédagogique, bien qu’il soit un « facilitateur des pédagogies numériques », se définit avant tout comme un « expert de la pédagogie, qui initie et accompagne la transformation des pratiques dans l’enseignement supérieur, avec ou sans numérique ».
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Une maîtrise du digital
À l’ère de la digitalisation de la formation, la scénarisation pédagogique, qui était auparavant confidentielle, doit être envisagée de manière globale en faisant intervenir davantage d’acteurs comme les ingénieurs pédagogiques. « La salle de classe s’est ouverte, les ressources sont disponibles en ligne, les publics ont des attentes différentes… Dans ce contexte, les ingénieurs pédagogiques doivent aider les établissements à repenser leurs approches et les enseignants à engager leurs élèves avec les outils d’aujourd’hui », indique Virginie Hachard. Cette assistance suppose une excellente connaissance des LMS, des solutions EdTech pouvant être mobilisées en cours…
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L’envie d’apprendre en continu
Le maître-mot de l’ingénierie pédagogique est la mise à jour des compétences au gré des avancées pédagogiques et technologiques : il doit être un technologue capable de savoir ce qu’un informaticien peut faire, il doit avoir une culture des sciences de l’éducation, des neurosciences, de la neuropédagogie… En outre, « s’il n’actualise pas ses connaissances en matière d’intelligence artificielle, de machine learning et de toutes les technologies qui font partie de notre environnement, il aura du mal à travailler car les établissements sont dans une démarche de transformation systémique », souligne Olivier Lamirault. À l’avenir, les ingénieurs pédagogiques pourraient ainsi faciliter « la résilience collective des universités suite à la période mouvementée de la crise du Covid-19, en les accompagnant vers de nouveaux modèles », pointe l’Université Grenoble Alpes.