En novembre dernier, le 18e Sommet de la Francophonie s’est organisé à Djerba autour du thème de « La connectivité dans la diversité : le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ». À ce titre, 29 EdTech françaises s’y sont rendues pour discuter de ces enjeux. Le retour d’expérience de Nadia Jacoby, fondatrice de Simone et les Robots.
Quelles perspectives le Sommet de la Francophonie a-t-il ouvert pour les EdTech ?
Elles ont pu participer à un colloque organisé au travers de trois tables rondes réunissant à la fois des acteurs institutionnels et des représentants d’EdTech de plusieurs pays francophones. Ce moment a été l’occasion de discuter de trois sujets. Le premier, c’est le rôle du numérique dans l’employabilité et les nouveaux métiers qui émergent en matière de formation tout au long de la vie, d’employabilité des jeunes et des adultes en reconversion, de la nécessité d‘acquérir des compétences numériques… Le second portait sur les enjeux du numérique pour l’éducation et la formation puisque le numérique doit permettre d’accompagner la transformation et la continuité pédagogiques en cas de crise et représenter un canal d’accès à l’éducation pour les publics les plus éloignés. Enfin, les questions de l’impact de l’éducation sur le développement, que la technologie doit renforcer en offrant un accès plus large à l’éducation, ont été développées. Puisque des acteurs institutionnels ont participé à ces débats, des regards croisés très intéressants ont émergé, par exemple en matière d’orientations des politiques publiques, de besoins concrets constatés sur le terrain par l’écosystème EdTech…
Quels retours d’expérience ont été les plus marquants ?
J’ai été marquée par le témoignage d’une grande structure EdTech ivoirienne, Eneza Education, qui rend accessibles des contenus pédagogiques via des SMS à des populations rurales qui ont un accès limité à Internet, voire pas d’accès du tout, que ce soit pour des raisons de couverture ou de coûts. Cette société diffuse également des contenus éducatifs via des outils assez classiques comme des plateformes web. Mais le fait qu’elle investisse également le canal du SMS est une particularité innovante. WeCode Land, une autre EdTech tunisienne spécialisée dans la formation aux métiers de demain travaille non pas avec des écoles mais avec des centres de formation via des dispositifs de formation courts, soit pour de la reconversion, soit pour de la formation initiale. Globalement, les EdTech africaines qui étaient présentes sont des entreprises très avancées qui répondent à des besoins spécifiques tout en étant proches du terrain, conscientes de la réalité des besoins.
Le bilan de la délégation française est-il positif ?
Oui, le Sommet de la Francophonie a été une vitrine pour les EdTech françaises ! Nous avons pu, au sein de la délégation française composée de 42 entreprises françaises dont 29 EdTech, nouer des contacts et prendre le temps d’échanger, notamment autour de partenariats possibles ou de collaborations au service de clients communs. C’est le fruit naturel de cette « vie ensemble » de 4 jours au sein d’une délégation. Le samedi 19 novembre, dans l’après-midi, un temps fort intitulé « L’Agora des EdTech » a également été une vitrine pour les EdTech françaises. Dans un espace dédié, chacune d’elles a pu présenter ses solutions et rencontrer des acteurs venus de différents pays francophones, notamment tunisiens, suisses, québécois, sénégalais…