Le passage à l’échelle dans l’usage des technologies immersives est un défi majeur pour les organisations. La raison en est simple : elles sont soumises à des vagues d’accélération rapides à mesure que les technologies connexes, comme l’IA, progressent. Mais encore faut-il développer les appétences des équipes pour garantir la qualité des expériences.
Se saisir dès à présent des technologies immersives, qui sont en rapide évolution, est un moyen important pour les entreprises d’attirer et de développer les talents dont elles ont besoin pour leurs activités. Mais l’importance de la qualité pédagogique de ces solutions est un axe stratégique qu’il est nécessaire de prendre en considération. « La vocation de l’immersive learning est de mettre la technologie au service du plaisir d’apprendre et de transmettre la capacité de tout un chacun de développer ses compétences », a expliqué Nicolas Dupain, président de France Immersive Learning, à l’occasion d’une conférence tenue lors du salon eLearning Expo (Paris). Ce collectif développe des outils de pédagogie augmentée et accompagne les entreprises pour passer de la « promesse technologique », comme le métavers, à une réalité d’usages durables. « Il est important que les contenus immersifs proposés en formation soient conçus par des techno-pédagogues qui garantissent à la fois la qualité pédagogique du dispositif et la qualité de l’expérience utilisateur », a-t-il ajouté.
Métavers, VR… De quoi parle-t-on ?
Avant d’en arriver à la réalité virtuelle ou au métavers, ce sont les technologies immersives qui doivent être comprises. Celles-ci sont un continuum de technologies qui permettent de passer de la réalité à l’imaginaire. « Les technologies qui permettent de capter la réalité, ce sont les vidéos 180°, 360°, la photogrammétrie, la réalité augmentée, la réalité mixte qui nécessite des lunettes ou des casques, la VR… Elles augmentent ainsi le réel avec des activités digitales positionnées dans le monde réel. Mais elles sont à mettre au regard des besoins de l’organisation selon son niveau de maturité. Dans la construction de la stratégie à mettre en place, l’entreprise doit ainsi choisir des cas d’usage et la technologie dont elle a besoin », indique-t-il.
L’importance du plaisir d’apprendre
Autre élément important : les conditions d’usage. Le but des expériences immersives est de donner envie aux collaborateurs de renouveler l’expérience et de développer « le plaisir d’apprendre ». Les expériences liées au métavers, qui nécessitent l’utilisation d’une plateforme immersive en vue de réaliser des activités collectives à distance, sont également à envisager en lien avec les besoins de l’organisation en matière de formation. Là aussi, « les principaux facteurs d’opérationnalité sont l’appropriation par les collaborateurs de ces nouveaux périphériques, usages et modalités de travail et leur agilité à développer des apports de valeur significatifs », souligne Nicolas Dupain. Le sujet est donc avant tout organisationnel et humain : la vision stratégique, la méthode et l’accompagnement par des experts en techno-pédagogie sont donc indispensables.
L’imagination de cas d’usage : un travail collectif
« Nos clients nous demandent souvent s’il existe déjà des catalogues de cas d’usage. Bien que cela puisse être le cas lorsqu’il s’agit d’usages transverses applicables à toutes les organisations, comme par exemple le développement de soft skills ou la promotion de l’inclusion, il demeure difficile de répondre à cette question. Ce qui est important, c’est l’entraînement de la communauté professionnelle afin que celle-ci développe l’envie de participer à des projets immersifs », souligne-t-il. La méthodologie la plus pertinente pour développer des cas d’usage est de constituer un projet avec des collaborateurs intéressés par le sujet de formation traité et qui ont une appétence pour l’immersion. « Avec ce groupe pilote, nous réalisons, pendant au moins une journée, une activité de découverte collective d’univers immersifs. L’objectif est qu’à la fin de cette journée, ils aient tous atteint le même niveau de compréhension du sujet et qu’ils aient vécu la même expérience émotionnelle et cognitive », indique-t-il. La deuxième phase correspond à une seconde rencontre avec le groupe pilote dans le but de faire germer une réflexion collective autour d’une stratégie de développement d’usages à court, moyen et long terme. « L’objectif est alors de commencer par de petits projets à fort impact. Dans tous les cas, c’est la demande interne qui rend possible le développement de la stratégie de déploiement. Progressivement, d’autres projets pilotes verront le jour si l’engagement est collectif », conclut-il.