Créée en janvier 2020, la start-up Nolej, qui permet aux concepteurs pédagogiques et aux enseignants de générer des ressources pédagogiques interactives, a levé trois millions d’euros auprès d’Educapital et de Square Knowledge Ventures. Grâce à sa solution basée sur l’intelligence artificielle, elle a également remporté le prix GESA Global EdTech Start-up Award du salon BETT à Londres. Son projet ? Rendre la solution accessible auprès de 10 millions d’enseignants en France et à l’international.
Grâce à son intelligence artificielle, Nolej permet à ses utilisateurs de tirer parti d’un matériel d’apprentissage existant (manuels, vidéos, ressources en ligne…) et de le transformer en contenus interactifs plus engageants pour les apprenants. Une innovation qui a permis à la start-up, qui a remporté les GESAwards France à la fin du mois de novembre, de réaliser une levée de fonds de 3 millions d’euros auprès d’Educapital et de Square Knowledge Ventures. Déjà reconnue par près de 60 000 enseignants de 800 établissements et de 10 pays, la start-up souhaite maintenant passer à la vitesse supérieure et viser 10 millions d’enseignants dans le monde.
Une combinaison de deux expertises
Officiellement lancée en juillet 2023, « la solution Nolej a émergé à partir de recherches en traitement automatique du langage naturel. Au bout de la phase de R&D, nous avons créé une start-up pour proposer une solution qui s’appuie sur la combinaison de deux expertises différentes : la pédagogie et les sciences cognitives d’une part, l’IA et les EdTech d’autre part », explique Vincent Favrat, CEO. Pour Nejma Belkhdim, co-fondatrice, ces deux expertises combinées sont essentielles pour améliorer le système éducatif. « Ma scolarité a été un calvaire car l’école proposait une pédagogie uniforme qui n’était pas adaptée à mes besoins. Puisque j’ai fait des études en psychologie cognitive et que j’ai travaillé dans le secteur de la Tech, j’ai vu que ces deux mondes pouvaient s’associer en vue de créer des solutions qui répondent aux besoins spécifiques des élèves. Cela est d’autant plus important que les classes sont de plus en plus hétérogènes », explique-t-elle.
Favoriser l’engagement
S’adressant aux enseignants des collèges, lycées et établissements d’enseignement supérieur, la solution permet de créer, au sein d’un LMS, des ressources interactives à partir de n’importe quel contenu téléversé (textes, liens web, powerpoints, fichiers audio, vidéos…). « Concrètement, l’outil ajoute au contenu des grains d’interaction, comme des bulles de connaissances intégrant des notions clés, des questions… Les apports des sciences cognitives nous permettent de savoir à quel moment on doit faire apparaître une question au sein du contenu pour maintenir l’attention et l’engagement de l’élève », explique Nejma Belkhdim. Par ailleurs, la solution permet de générer des contenus permettant de consolider les apprentissages : « des glossaires qui rassemblent les termes techniques d’un texte, des flashcards, des quizz… L’élève bénéficie aussi d’une rétroaction immédiate visant à mettre à jour ses connaissances », ajoute Vincent Favrat. Ces contenus générés peuvent également être partagés par mail afin que les élèves les consultent directement via leur smartphone.
Un premier contrat avec la région Île-de-France
Grâce à ce tour de table, la start-up envisage notamment de développer un système qui permet de regénérer des cours personnalisés en fonction des erreurs commises par l’élève. « Notre autre projet concerne l’accessibilité. Nous souhaitons développer des fonctionnalités permettant aux élèves DYS de mieux s’approprier les contenus et aux élèves allophones d’avoir accès à des textes moins complexes », explique Nejma Belkhdim. L’entreprise, qui a signé un premier contrat avec la région Île-de-France pour rendre sa solution disponible à l’ensemble des 625 lycées de la région, entend également faire évoluer l’outil de façon à ce que les professeurs puissent réaliser des activités interactives dans et en dehors de la classe. « Enfin, nous visons les États-Unis, via des partenariats avec des district schools, et les plateformes LMS elles-mêmes. L’objectif de cette stratégie d’intégration en marque blanche ou en plug-in est que l’ensemble des utilisateurs de ces plateformes puissent bénéficier de notre brique technologique », conclut Vincent Favrat.