Le présentiel signera-t-il son grand retour en 2024 ? La 10e édition du baromètre du digital learning réalisé par l’ISTF semble l’indiquer. Toutefois, c’est bien le renforcement de la multimodalité qui reste une priorité dans les objectifs de formation.
Le présentiel retrouve sa place de modalité standard
Alors que la formation à distance avait fortement augmenté depuis 2020, entraînant une réduction proportionnelle du présentiel, les tendances s’inversent légèrement cette année. Selon le baromètre de l’ISTF*, 40 % des acteurs de la formation qualifient leur offre de « majoritairement présentielle » (soit une hausse de 4 points par rapport à l’année dernière). 38 % indiquent que leur offre repose majoritairement sur le blended learning. Quant aux apprenants, ils sont 84 % à placer le présentiel comme la modalité la plus appréciée, contre 71 % qui préfèrent l’e-learning.
Le renforcement du multimodal reste une priorité
Néanmoins, le multimodal et le 100 % distanciel asynchrone (modules e-learning autoformatifs ou tutorés) restent les priorités d’optimisation des services de formation. Au total, ce sont 86 % des répondants qui indiquent vouloir tendre vers plus de digital en 2024. Si les professionnels souhaitent continuer de développer la part de distanciel ou de blended learning dans leur offre de formation, c’est surtout pour améliorer l’efficacité pédagogique des formations (48 %), répondre à la demande des acteurs qui commandent les formations (19 %) ou à celle des apprenants (18 %).
52 % des freins sont liés aux RH
Le manque de temps, de compétences, d’effectifs et les difficultés à recruter représentent 52 % des freins au développement du digital learning. Souligné par 14 % des répondants, le manque de budget arrive, quant à lui, en 3e position des freins rencontrés par les professionnels. Ce n’est donc plus le manque d’adhésion des apprenants, des formateurs, des financeurs ou encore des directions qui constitue la principale source de blocage comme c’était le cas en 2018, lorsque la problématique de l’adhésion se situait dans le top 3 des freins constatés par les répondants.
Forte progression du vidéo learning
C’est la modalité qui a fait la plus grande progression cette année dans le choix des services de formation. Entré dans le top 4 l’année dernière avec 58 % des voix, le vidéo learning est plébiscité cette année par 71 % des répondants et vient ainsi challenger la modalité e-learning scénarisée, plus traditionnelle (76 %). À l’inverse, des modalités plus pointues comme le serious game ou la réalité virtuelle sont en retrait dans les usages. Les spécificités techniques et pédagogiques ainsi que le coût élevé de ces modalités peuvent expliquer qu’elles sont moins mises en œuvre dans les dispositifs.
L’intelligence artificielle se développe
Les usages de l’IA sont encore relativement rares. Pour autant, cette technologie semble prometteuse : 28 % des répondants indiquent la mettre en œuvre pour concevoir des contenus pédagogiques et construire des évaluations. Les prévisions vont dans le sens d’une progression des usages puisque 23 % des sondés comptent la mettre en œuvre dans les 12 prochains mois. L’usage le plus fréquent à ce stade se situe dans la génération de contenus, soit par les formateurs via une interface comme ChatGPT, soit directement dans les logiciels de digital learning utilisés en interne.
L’importance du tutorat en formation
Ce qui motive les apprenants à achever leur parcours de formation, c’est le tutorat (17 % des réponses) et l’obtention d’une micro-certification des compétences ou d’un badge (16 %). Selon le baromètre, l’absence de tutorat conduit très souvent à des décrochages : 53 % des dispositifs non tutorés affichent un taux de complétion inférieur à 20 %. Pour 67 % des dispositifs tutorés, ce taux grimpe à 60 %.
* Selon une enquête menée entre novembre 2023 et janvier 2024 par l’ISTF (Institut des métiers du blended learning) auprès de 396 professionnels de la formation et 188 apprenants.