Ludilire s’appuie sur le dessin pour l’apprentissage de la lecture

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Créée en 2020, Ludilire est une application d’apprentissage de la lecture destinée aux enfants porteurs de handicaps. Grâce à une méthode combinant des sons, des images et des gestes, ces enfants avancent dans un parcours d’apprentissage ludique pour apprendre à lire. Les explications de Céline Mouveroux, co-fondatrice. 

Comment avez-vous créé Ludilire ?

C’est ma belle-mère qui est à l’origine de ma volonté de créer Ludilire. Dans les années 1980, elle était enseignante dans une classe Ulis, qui accueillait des enfants porteurs de handicap. N’ayant pas à sa disposition de méthode de lecture adaptée, elle a elle-même mis au point, avec l’aide d’une orthophoniste, sa propre méthode syllabique et gestuelle, qu’elle a appelée « Mime et Son ». La méthode associe des gestes à chacun des sons et a pour avantage d’utiliser la mémoire corporelle de l’enfant. Cela constitue donc un point d’ancrage supplémentaire dans la mémorisation et a pour effet d’aider les enfants à bien prononcer les sons tout en bougeant. À la fin de sa carrière, elle a compilé tous ses supports pédagogiques (dessins, images, histoires, gestes associés à chacun des dessins et aux sons…) et en a fait une mallette pédagogique qui a été utilisée par ses collègues de classes Ulis, mais également par des enseignants de grande section et de CP confrontés à des élèves en difficulté. Avec le développement du numérique, j’ai transformé cette mallette physique en application web.

Que propose votre application ?

L’application web est un support pédagogique destiné aux parents d’enfants en cours de diagnostic de dyslexie ou d’autres handicaps. Avant d’être pris en charge par un orthophoniste, ces enfants sont souvent en difficulté et n’avancent pas dans leur parcours scolaire. Ma proposition de valeur est donc de les accompagner dans cette étape de transition via un parcours d’apprentissage de la lecture s’étalant sur 4 mois. La solution permet aux instituteurs d’emmener tous leurs élèves vers la lecture. Concrètement, elle permet de recourir à une succession de dessins avant la succession de lettres, ce qui aide les enfants porteurs de handicaps différents à apprendre à lire. Il s’agit donc d’un parcours que l’enfant suit au fur et à mesure et qui l’emmène de la découverte des sons à la lecture de syllabes puis de mots. Mais c’est le dessin qui est le point d’entrée. Par exemple, à partir d’une image de vache, une histoire associée à ce dessin est enclenchée afin que l’enfant apprenne à prononcer le son de la lettre « M » (pour « meuh ») en l’associant à un geste mnémotechnique.

Quels sont vos projets ?

J’essaie de développer des partenariats avec des orthophonistes, dont les agendas sont souvent chargés, afin qu’ils orientent les parents d’élèves en attente de diagnostic vers l’application. Je prévois également de me rapprocher d’associations de parents d’enfants dyslexiques afin qu’ils puissent s’approprier l’outil, qui est facile d’utilisation. Par ailleurs, depuis six mois, je propose un accompagnement en visioconférence lorsque les parents ne parviennent pas à utiliser l’outil ou à motiver leur enfant. Enfin, je poursuis ma mission de responsable de l’antenne locale, à La Rochelle, d’une association de soutien scolaire. Dans ce cadre, je mets en place un programme d’accompagnement d’enfants issus de milieux défavorisés en utilisant Ludilire.

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