OpenClassrooms convainc Mark Zuckerberg et lève 80 millions de dollars

Pinterest LinkedIn Tumblr +

La crise du Covid-19 a profondément impacté l’activité d’OpenClassrooms. L’entreprise, qui était déjà dynamique avant la pandémie, a explosé en 2020 et enregistré une croissance annuelle de 150 %. Son modèle de cours en ligne a permis aux étudiants et aux salariés de poursuivre leur apprentissage. Aujourd’hui, la société fondée en 2013 est approchée par les plus grands fonds américains dont celui créé par le PDG de Facebook, à l’occasion d’une levée de fonds de 80 millions de dollars. Les coulisses de ce tour de table racontées par Pierre Dubuc, co-fondateur.

 Comment s’est déroulée cette levée de fonds ?

 Lumos Capital Group, qui est un fonds d’investissement spécialisé dans l’EdTech, nous a approché car il souhaitait promouvoir un projet à mission, axé sur l’impact, comme celui soutenu par OpenClassrooms, de rendre l’éducation accessible à tous et de développer le capital humain. Même si nous n’avions pas pour projet de réaliser un tour de table, nous avons saisi cette opportunité. D’autant que c’était la première fois que Lumos investissait dans une société française. D’autres investisseurs nous ont ensuite rejoint : GSV, la Chan Zuckerberg Initiative (CZI) et Salesforce Ventures. Nos deux actionnaires historiques – Bpifrance et General Atlantic – ont, eux aussi, renouvelé leur engagement. Au total, nous avons donc levé 80 millions de dollars, soit 70 millions d’euros, en l’espace de trois mois.

Quels projets allez-vous mener avec ce nouveau capital ?

Ce nouveau tour de table va nous permettre d’accroître notre impact en accueillant encore plus d’étudiants sur nos programmes de formation ou de reconversion professionnelle. Notre premier objectif est de développer notre produit et créer davantage de formations. Aujourd’hui, nos parcours permettent aux apprenants de se former à une cinquantaine de métiers en tension. Demain, nous souhaitons par exemple adresser les métiers de la santé, des services à la personne et de la transition énergétique. En 2022, nous aimerions également proposer de nouvelles langues autres que le français et l’anglais, notamment celles qui nous permettront d’accompagner les grands groupes internationaux qui font partie de nos clients. En l’occurrence l’espagnol, le portugais, l’arabe…

Allez-vous accélérer à l’international ?

Aujourd’hui, nous formons 2 millions de personnes par mois, via 600 cours en ligne gratuits, 55 programmes certifiants et diplômants ainsi que des programmes en alternance, à travers 140 pays. Cette levée de fonds va nous permettre d’aller encore plus et de créer des accréditations supplémentaires. Aujourd’hui, nos parcours sont accrédités en France par le biais de titres RNCP ainsi que dans tous les pays que nous opérons. Nous souhaitons notamment être reconnus comme une école, d’un point de vue juridique, en Afrique, au Royaume-Uni (où nous avons déjà une accréditation pour proposer des programmes en alternance) et aux États-Unis. In fine, notre objectif est de faire en sorte que les diplômes que nous proposons soient valides d’un pays à l’autre.

Cette levée de fonds va-t-elle accélérer votre développement commercial ?

Oui, c’est notre second axe de travail. Cela passera par le recrutement de commerciaux afin d’étendre notre équipe de vente, notamment en France, mais aussi au Royaume-Uni et aux États-Unis. Par ailleurs, nous envisageons également de monter une équipe en Asie, où nous avons débuté il y a un an. Nous prévoyons enfin d’augmenter nos dépenses en marketing en en publicité afin de mieux saisir les opportunités qui se présentent suite à la crise sanitaire, qui a accéléré la transition vers l’éducation en ligne. Avec cette future force de frappe, nous avons pour ambition de placer 1 million d’étudiants dans l’emploi tous les ans d’ici 2025. Enfin, même si cela ne constitue pas le cœur de notre stratégie, nous restons en veille sur les opportunités d’acquisitions qui pourraient se présenter.

Share.